Helene Cooper

Helene Cooper est née en 1966 au Libéria. Les ancêtres de ses deux parents appartenaient aux fondateurs de la nation crée par d’anciens esclaves qui retournèrent en Afrique après l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis  Appelés les Congo People, ils constituaient l’élite du Libéria. Lors du renversement  de leur pouvoir en 1980, ils furent des milliers à fuir les atrocités de la guerre civile pour s’établir aux Etats-Unis.

Hélène, adolescente, traumatisée notamment par le viol de sa mère, n’a qu’une ambition : se refaire une identité américaine. Elle réussit parfaitement et devient journaliste au Wall Street Journal et au New York Times. Elle parcourt le monde pour témoigner de tous les conflits aux quatre coins du globe – sauf celui qui ravage son pays natal. En 2003, elle est envoyée en Irak et échappe de justesse à la mort – c’est à ce moment-là qu’elle décide de ne plus continuer à porter le poids du refoulement de son identité et de retourner au Libéria.

Aujourd’hui, Helene est correspondante au Pentagone. Elle a reçu le prix Pulitzer 2015 du reportage international pour son travail sur l’épidémie d’Ébola et a officié comme correspondante à la Maison-Blanche sous Obama. Toujours fortement attachée à ses racines, elle consacre son écriture littéraire au Libéria.

Madame la présidente. Une biographie d'Ellen Johnson Sirleaf

Madame la Présidente retrace la vie d’Ellen Johnson Sireleaf, devenue en 2006 la première femme présidente du Libéria et d’Afrique. Cette femme d’exception, prix Nobel de la paix en 2011, a gravi les échelons d’une société hautement patriarcale, sortant le Libéria de plusieurs décennies de marasme économique et d’instabilité politique tout en militant pour le droit des femmes. Emprisonnée pour s’être opposée au gouvernement militaire du Libéria, elle s’adresse au Congrès américain, gère l’épidémie d’Ebola, négocie avec l’ancienne secrétaire d’État Hilary Clinton pour garantir l’aide américaine au Libéria… Helene Cooper rend avec vigueur les événements marquants qui ont ponctué la trajectoire d’Ellen Johnson. A travers cette biographie dans laquelle s’entremêlent la petite histoire et la grande, Cooper infuse toute la tendresse qu’elle éprouve pour le Libéria, non sans jeter un regard critique, mais toujours honnête, sur ses travers.

Traduit de l'anglais par Mathilde Fontanet

La Maison de Sugar Beach (2011, écrits d'ailleurs)

La Maison de Sugar Beach

1966, enfance dorée, Monrovia, Liberia. Aujourd’hui, grand reporter, Washington, États-Unis.

Helene Cooper a grandi et vécu sa première adolescence dans le très privilégié milieu des Congos, ces descendants d’esclaves affranchis d’Amérique venus créer le Liberia au XIXe siècle en Afrique. Le 12 avril 1980, grand ciel bleu, elle se réveille dans sa maison de 22 pièces, se prépare à sa leçon de ballet et à faire la demoiselle d’honneur l’après-midi. Mais non, c’est le coup d’Etat, sa société est renversée. Un mois plus tard elle fuit aux États-Unis avec sa mère et sa sœur, laissant derrière elle Eunice, sœur adoptée et meilleure amie, d’une tout autre caste.

Helene Cooper fait un magnifique récit sur le Liberia contemporain, à partir de sa propre histoire. Avec un subtil mélange de tendresse et d’honnêteté, elle raconte comment des gens comme elle se sont rendus coupables d’effroyables injustices sans être pour autant monstrueux. Les anecdotes sont souvent drôles, les télescopages de la grande et de la petite histoire donnent la mesure des paradoxes de chacun. Helene Cooper est enjouée, franche, impitoyable.

Traduit de l'anglais par Mathilde Fontanet