parution octobre 2021
ISBN 978-2-88927-949-4
nb de pages 224
format du livre 140x210 mm

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Blaise Hofmann

Deux petites maîtresses zen

résumé

Japon, Cambodge, Laos, Birmanie, Thaïlande, Sri Lanka, Inde. En septembre 2019, l’écrivain-voyageur Blaise Hofmann s’en va sept mois en Asie, pour la première fois en famille. Ce sont de nouvelles contraintes, un temps constamment anticipé, des précautions, des routines, des frustrations ; c’est surtout l’émerveillement de voir le monde à quelques centimètres du sol, voyager lentement avec les yeux de deux petites filles qui sont à la maison où qu’elles se trouvent.

C’est l’occasion aussi de retrouver un continent standardisé, peuplé de gens comme lui, des touristes hypermodernes. Voici le récit d’un anti-héros faisant l’éloge de l’ennui, du détour. Blaise Hofmann livre un texte introspectif, aussi critique qu’ébloui, même quand un virus s’impose comme personnage principal de ce qui est peut-être le dernier récit de voyage d’avant la pandémie de Covid-19.

biographie

Né à Morges en 1978, Blaise Hofmann est l’auteur d'une dizaine de romans et récits de voyage. Il reçoit en 2008 pour Estive le Prix Nicolas-Bouvier au festival des Étonnants voyageurs de Saint-Malo. Ses derniers ouvrages sont Marquises (2014), Capucine (2015), Monde animal (2016), Deux petites maîtresses zen (2021) et Faire paysan (2023).. Chroniqueur dans divers journaux suisses romands, il écrit aussi régulièrement des pièces de théâtre et des livres jeunesse, dont Les Mystères de l’eau (2018) et Jour de Fête (2019). En 2019, il a été l'un des deux librettistes de la Fête des Vignerons.

Marie Claire édition suisse

"« Écrivain voyageur » est un état d’esprit autant qu’une aventure, et Blaise Hofmann en exprime les bonheurs aussi bien à trois pâturages de chez lui qu’à l’autre bout du monde, en nomade solitaire qu’en famille. C’est d’Asie cette fois, parcourue en compagnie de ses deux fillettes – très zen et à l’aise en toute circonstance ! – qu’il a rapporté ces souvenirs et impressions de voyage. Et, plus que cela, un regard neuf sur le monde, ceux qui le rendent merveilleux ou banal, sur les lieux qui attachent (ou déçoivent), et ceux que l’on gardera en soi..."

Journal du Pays-d'Enhaut

"A l’exemple des grands écrivains-voyageurs, comme Blaise Cendrars ou Nicolas Bouvier, il jette un regard à la fois critique et optimiste sur le monde, il observe et décrit les réalités qu’il découvre et il ressent parfois comme un sentiment de malaise, une sorte de mauvaise conscience, lors de ses voyages. « Et toi que fais-tu là ? ». (…) Blaise Hofmann est un homme intelligent, un être attachant, et la lecture de ce dernier livre est une bouffée d’oxygène." M.Z.

AVIVO

"Blaise Hofmann est un conteur moderne. Il sait à merveille saisir l’instant présent, et en quelques mots fixer l’essentiel : les cahots de l’autocar, une conversation avec un moine laotien grâce aux dessins des enfants, les babioles trouvées dans un bazar indien, cadeaux pour l’anniversaire d’Eve.

Voyager virtuellement au gré de la plume de Blaise Hofmann est absolument délicieux. Mais c’est aussi une invitation à s’interroger sur le sens de l’évasion : « Pour redevenir chercheurs d’or, il suffit de laisser venir, ne plus concevoir cette île comme une prestation, ses habitants comme des prestataires, les paysages comme des décors, ne plus conscientiser, ironiser, perdre ce ton désabusé, défaitiste ; il n’y a rien à espérer de mieux que le réel. » Annette Zimmermann

La Libre Belgique

"Blaise Hofmann casse le mythe du récit de voyage à l'arrache. Il observe le réel pour le décrire avec talent - on le savait depuis Estive en particulier, son journal de bord d'un moutonnier qui avait obtenu le prix Nicolas Bouvier en 2008. Il saisit l'instant, critique ou ébloui, il croque sans fard les situations, les destins, les rencontres. On fait connaissance avec Yannick, le Français qui raconte tout ce qu'il a fait, mais qu'en a-t-il fait ? On vit des expériences insolites, dans les villages du nord du Laos ou sur le dos des dromadaires du Rajasthan. On découvre aussi les "dealers de divertissements" du centre gentrifié de Luang Prabang ; on croise des vieux mendiants aux yeux suppliants, des gamines qui jouent dans des déchets, des hommes trop vieux avec des filles trop jeunes.

(…)

Mais que restera-t-il en Alice et Ève de cette aventure stoppée par le Covid-19, si ce n'est le livre de leur père et des albums de photos ? À la question que se posent tous les parents qui ont emmené leurs petites pousses voyageuses, Blaise Hofmann répond de fort belle manière. "Je veux croire en la mémoire du corps, en ces traces qui subsistent quelque part au-delà des mots et des images, comme de petites bombes à retardement. Je rêve qu'elles nous diront un jour que ce voyage les a ensemencées."

Un article de Sabine Verhest à lire ici

RCF

Pour débuter l'année 2022, Yannick Blavette reçoit son premier invité, l'écrivain-voyageur suisse Blaise Hofmann pour son récit de voyage "Deux petites maîtresses zen".

Écouter l’émission « On est fait pour s’entendre » ici

Le Regard Libre

"L’écrivain, connu pour ses récits de voyages et qui a été co-librettiste de la Fête des vignerons (2019), vit de sa plume et a décidé d’embrasser un deuxième métier, celui de vigneron, auquel il s’est formé en autodidacte. Il produit d’ailleurs lui-même son propre vin. La vigne et la plume, un curieux cocktail, qui a attiré notre attention. De même que sa facette d’écrivain-voyageur. Mais comment voyage-t-on « en famille » dans différents pays d’Asie et que peut-on en tirer comme observations sur notre société ?"

Un entretien de Blaise Hofmann par Ivan Garcia à lire dans Le Regard Libre

La Liberté

"Chantre du proche, Blaise Hofmann repart ici à la conquête du lointain en endossant la perspective de ses Deux petites maîtresses zen, toute d’émerveillement ahuri.

De cet apprentissage de l'insouciance, l’écrivain morgien tire un conte postmoderne, fine marqueterie d’impressions glanées, de lectures providentielles et de méditations où le jeune papa toise le vieux baroudeur. Un trip avisé par-delà les prévisibles désillusions géolocalisées de Trip Advisor, mais aussi une quête d'intensité et d’improviste lancée à travers « ce grand territoire d’où tout a commencé, l’enfance ». Humble et subtil." Thierry Raboud

Vigousse

"Le dernier livre du Vaudois Biaise Hofmann est un enchantement. Du Japon à l’Inde, en passant par le Cambodge, le Laos, la Birmanie, la Thaïlande, le Sri Lanka, il raconte un périple familial de sept mois avec deux fillettes de 2 et 3 ans.

« Elles sont les voyageuses que je ne suis plus. Je retrouve avec elles une géographie sensible, un ensauvagement des yeux », souligne l'auteur. C’est bien là la magie du récit : les deux petites sont zen, mais papa et maman pas toujours ! Imprévu dans les valises : le démarrage de la pandémie du Covid-19. Le retour en Suisse est précipité, avec le dernier avion au départ de New Delhi." Marie-José Brélaz

La librairie francophone (RTS - La 1ère ; France Inter)

Blaise Hofmann invité de "La librairie francophone" :

« Ce qui est le plus frappant dans cet ouvrage, c’est l’élégance de l’écriture, sa fluidité qui laisse le lecteur naviguer avec délice le long des paragraphes. » Matthieu Colombe, Librairie Goulard, (Aix-en-Provence)

« Le bonheur de s’évader en lisant, où que ce soit. C’est le livre de voyage qu’il fallait oser écrire. » Dominique Bressoud, Librairie Une petite prose (Boudry)

« Grace à vous, on voyage autrement : plus authentiquement, plus humainement, vous nous ouvrez les yeux sur une forme d’invisible. » Déborah Danblon, Librairie Le Public by Filigrane (Bruxelles)

A écouter ici

Magazine T (Le Temps)

Comment voyager avec des yeux d’enfant ? Réponse de Blaise Hofmann :

« (...) L’émerveillement de voir le monde à quelques centimètres du sol, de traverser des paysages avec les yeux de deux petites filles qui sont à la maison où qu’elles se trouvent nous a fait développer une géographie sensible, un ensauvagement des yeux. Leur nature bienheureuse a été particulièrement précieuse lorsque la crise sanitaire nous a contraints à mettre fin précipitamment au voyage. Nous attendions de pouvoir prendre un des derniers avions reliant Delhi-Europe avant la fermeture des frontières. Dans une guesthouse qui acceptait les étrangers, tout le monde était sous pression. Il y avait des gens en larmes. A la table du petit-déjeuner, nous étions avec nos petites maîtresses zens. Pour elles, rien n’était grave, tant qu’il y avait les comptines, les imitations d’animaux. Leur bonheur intérieur brut prenait une sacrée portée ce matin-là. »

Propos recueillis par Emilie Veillon.

A/R Magazine voyageur

"Sept mois passés à travers l'Asie au cours desquels [Blaise Hofmann] s’est retrouvé à naviguer sur un pédalo en forme de cygne ou à récolter des cailloux sur la plage avec ses filles. Sept mois de routine sans rien qui ne soit pas organisé à l’avance. Sept mois d’une douce villégiature qu’il a pu s’offrir en tant que membre de la classe « des petits bourgeois aisés ». Inde, Japon, Cambodge, Thaïlande, Myanmar ... partout il est un voyageur 2.0 qui lit notamment les recommandations de TripAdvisor avant de choisir un hébergement. De passage à Galle au Sri Lanka, il convoque bien évidemment le souvenir de son illustre compatriote, Nicolas Bouvier, qui connut dans cette ville une descente aux enfers. C’était les années 1950, une autre époque, un autre monde d’avant la grande uniformisation et la grande marchandisation." Sandrine Mercier

RTS - Culture

"Hanté par la question de la transmission, de ce que l’usage du monde peut encore offrir à cette génération née sous une étoile 2.0, le voyage ici décrit se teinte donc d’une aura mélancolique. Mais la joie des rencontres insolites, le plaisir de décrire avec précision l’atmosphère des lieux visités demeure une des forces de cette écriture généreuse.

Sous l’influence bénéfique de ces "petites maîtresses zen", fillettes de 4 et 2 ans aux émerveillements naturels, le voyageur aguerri tient en respect le cynisme, même lorsque la répétition du même, particulièrement manifeste quand on fréquente des lieux propices aux familles, inviterait à des propos définitifs et cinglants sur les ravages de la mondialisation."

Un entretien de Blaise Hofmann mené par Nicolas Julliard à écouter ici

Le Courrier

"C’est un écrivain du réel, de ceux qu’on dit voyageurs, fin observateur du monde attiré par l’ailleurs. Prix Nicolas Bouvier 2009 pour Estive, récit d’un été à l’alpage à garder mille moutons, Blaise Hofmann a la plume incisive et sensible, volontiers fragmentaire, qui mêle narration et distance réflexive, émotion et autodérision, lectures et observations. Un alliage qu’on retrouve dans son dernier livre, Deux petites maîtresses zen, récit de sept mois en Asie avec sa compagne et leurs filles de 2 et 3 ans."

Un article d’Anne Pitteloud à lire en entier ici

24 heures

"Dans un passionnant récit à la fois évocateur et propice à la réflexion, Blaise Hofmann restitue un périple familial de sept mois en Asie.

(...)

Le récit ne tient ni du carnet de route détaillé ni du guide pratique pour évasion familiale réussie. Pas davantage d’admiration béate de l’altérité chez ce quadragénaire qui a commencé à réfléchir au sens du voyage dès ses premières échappées à 17 ans. S’affranchissant de la chronologie, l’auteur s’insère davantage dans la tradition du récit littéraire de voyage, avec un propos construit mais qui musarde entre diverses réalités : les endroits visités, les personnes rencontrées, les réactions des enfants ou les échos avec le passé de l’auteur ou l’actualité du monde. S’y ajoute un voyage parallèle aléatoire au gré des livres papiers découverts en route, dont la liste figure en fin d’ouvrage. Le tout tisse une matière unique, loin de la standardisation du tourisme de masse que regrette Blaise Hofmann. « J’ai d’abord voulu démystifier ces éloges du voyage familial, où tout est brillant, heureux », raconte-t-il au téléphone. Avec des faits, certes, mais aussi beaucoup d’autodérision." Caroline Rieder

kimamori

"Un récit de voyage est toujours bien plus que le récit d'un voyage. Mais où sont les héritiers des Nicolas Bouvier et des Rysazrd Kapuscinski qui savaient nous transmettre un monde, un temps, ancrés, lumineux, mûrement digérés ?
Je découvre avec Deux petites maîtresses zen l'écrivain et sublime voyageur Blaise Hofmann. Je suis ébahie, transportée par cette merveille de poésie, de douceur et de lucidité. Photographie instantanée de notre univers à la veille de l'arrivée de la pandémie internationale, ce texte nous offre un regard juste sur les confins du monde et sur notre présent. Or il nous emmène loin, en Asie, dans des lieux plus magiques les uns que les autres. Je vous recommande chaleureusement ce livre."

Un article de Yassi Nasseri à lire ici

La Livrophage

"Grand plaisir de lecture pour ce qui semble être un récit de voyage mais qui est surtout une réflexion sur le voyage, celui de nos jours où tout semble à portée de nos envies, avec les possibilités de se rendre de l’autre côté de la planète ou aux antipodes en presque rien de temps."

Une chronique à lire en entier ici  

La Gruyère

"Avec Deux petites maîtresses zen, l’écrivain vaudois revient au récit de voyage, avec les questionnements qu’il engendre aujourd’hui. (…)

« Est-ce bien ce monde que l’on va transmettre à nos filles ? » s’interroge l’écrivain. Il envie la fraîcheur de leur regard, leur insouciance émerveillée. « Leurs petits cris et leurs larges mouvements sont un remède contre mes déceptions devant tant de décors en carton mâché, contre mon cynisme, mon indifférence. Leur ferveur est un pied de nez à la sécheresse de ce monde.  »

Blaise Hofmann n’en perd pas pour autant son intérêt pour les rencontres. Sa curiosité reste intacte, comme sa manière de pointer des détails évocateurs. Peu à peu, au fil des étapes (non chronologiques), une ombre grandissante plane sur le voyage et rendra la fin du livre haletante : on entend parler d’un virus apparu sur un marché de Wuhan..." Eric Bulliard

Magazine Livresuisse

"Après Billet aller simple, Estive, Notre mer et Marquises, c’est un voyage de sept mois en Asie que le Morgien Blaise Hofmann nous raconte dans un épatant, subtil, intime et mélancolique Deux petites maîtresses zen." Isabelle Falconnier

Chapitre 8

"Il y a forcément un Zoé pour vous ! Si vous aimez les récits de voyage, lisez les Deux petites maîtresses zen, très beau récit d'un voyage en Asie, où le désenchantement d'un monde usé est sans cesse contrebalancé par l'éblouissement des deux fillettes de l'auteur. Pétillant et profond !"

Les Mots voyageurs

"C'est truffé d'anecdotes, de souvenirs, de galères (surtout quand le covid commence à pointer le bout de son nez)... C'est truculent, joyeux et ça fait du bien ... On a qu'une envie, c'est de repartir /partir... On adore !"

Faire paysan (2024, Zoé poche)

Faire paysan

Entre le monde agricole et la population des villes, le dialogue semble rompu. On s’accuse mutuellement de ne rien connaître à la terre ou de l’empoisonner à coups de pesticide, et l’urgence climatique ne fait qu’envenimer la situation. Fils et petit-fils de paysans, devenu écrivain, Blaise Hofmann part à la rencontre de celles et ceux qui pratiquent encore le «plus vieux métier du monde». Le portrait qu’il en dresse, entre humour, tendresse et indignation, se lit comme une enquête sur notre époque.

Faire paysan

En ces temps de crise écologique, les paysans ont mauvaise presse. Le fossé se creuse entre eux, qu'on accuse d'empoisonner la terre, et une population urbaine qui aspire à une autre relation à la nature mais ne distingue pas un épi d'orge d'un épi de blé.
Lorsque Blaise Hofmann, fils et petit-fils de paysans, revient vivre à la campagne, il est le témoin direct de ces tensions. Lui qui a voyagé dans le monde entier part à la rencontre de celles et ceux qui, tout proches de lui, pratiquent encore le "plus vieux métier du monde", qui est "aussi le plus essentiel". Avec humour et tendresse, porté par une indignation grandissante, il emprunte les voies du reportage sur le terrain et d'une réflexion plus intime pour brosser le portrait d'un monde agricole qui se révèle, contre les idées reçues, en constante réinvention de lui-même.
 

La Fête (2019)

La Fête

Lorsqu’en 2014, Blaise Hofmann est approché pour co-écrire la Fête des Vignerons 2019, il ignore tout de son histoire, de ses mythes, de la ferveur qu’elle exerce sur les gens depuis des siècles.

La curiosité l’emporte, le voilà catapulté dans l’univers de la Confrérie des Vignerons. Il invite le lecteur dans les coulisses de la Fête, raconte la gestation de cet événement unique au monde, patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, qui n’a lieu que cinq fois par siècle, rassemble 400000 spectateurs, un millier de choristes, des centaines de musiciens, danseurs, gymnastes et 5000 figurants. 

Pendant quatre ans, Blaise Hofmann sera tour à tour intrigué, amusé, ému, furieux, perdu, passionné, épuisé, émerveillé. On découvre avec lui une communauté pétrie de traditions, des hommes et des femmes amoureux de la nature, de la terre. On suit le cycle des saisons et celui de la vigne. Et on accompagne l’auteur, touché au cœur, qui décide de reprendre une petite vigne familiale.

Fête des Vignerons 2019. Les poèmes

Depuis 1797, le temps d’un été par génération, la place du Marché de Vevey accueille la Fête des Vignerons et son spectacle. Voici le livret de l’édition 2019, écrit pour la première fois de son histoire à quatre mains.

Au fil des poèmes qui le constituent, on retrouve le cycle des saisons et la terre, les hommes et les femmes qui exercent les travaux de la vigne. À la manière d’une treille, ce texte entremêle le régional et l’universel, le traditionnel et le contemporain, le concret et l’onirique. Un éloge des sens, de la lenteur, du vivre ensemble, de la nature, du « repaysement ».

Carnets ferroviaires. Nouvelles transeuropéennes

Que ce soit de Lausanne à Paris, de Vienne à Genève ou de Glasgow à Londres, chacun des treize auteurs de ce recueil situe son histoire à bord d’un train qui parcourt l’Europe. À l’occasion d’un long trajet en chemin de fer, l’une se souvient de son voyage dix ans plus tôt, elle traque la différence entre son être d’hier et d’aujourd’hui. Un autre se remémore la géniale arnaque dont il a été l’auteur, un troisième retrace l’incroyable hold-up ferroviaire du South West Gang dans l’Angleterre de 1963.

Ces nouvelles donnent une vue d’ensemble inédite sur la manière de concevoir l’Europe comme espace physique et symbolique. Les auteurs étant de générations très diverses, le lecteur appréciera les différentes manières d’appréhender notre monde proche et de s’y situer.

Nouvelles de Aude Seigne, Blaise Hofmann, Anne-Sophie Subilia, Gemma Salem, Bruno Pellegrino, Arthur Brügger, Daniel Vuataz, Marie Gaulis, Fanny Wobmann, Catherine Lovey, Julie Guinand, Guy Poitry, Yves Rosset.

Préface de Daniel Maggetti, postface de François Cherix

Capucine (2015)

Capucine

Elle était l’un des modèles parisiens incontournables des années cinquante, puis l’actrice de Federico Fellini, Georges Cukor, Blake Edward, Joseph Mankiewicz. Elle a joué avec John Wayne, Woody Allen, Jane Fonda, Romy Schneider, Claudia Cardinale, Jean-Paul Belmondo, Alain Delon...

Qui se souvient encore de Capucine ?

Blaise Hofmann part sur ses traces. À Saumur, sous les bombes de la Deuxième Guerre. À Paris, sur les podiums de haute couture et dans les caves à jazz de Saint- Germain-des-Prés. À Los Angeles, dans les fabriques de stars hollywoodiennes. Enfin, à Lausanne, où Capucine passe ses trente dernières années, avant de se donner la mort, le 17 mars 1990.

Ce roman biographique est un conte de fée tragique, cruel et actuel. C’est aussi le récit d’une enquête, un travail de mémoire. 

 

Marquises (2014)

Marquises

 

Aux antipodes de l’Europe, voici les Marquises, une terre mythique, célébrée par Melville, Brel et Gauguin.

L’espace d’un hiver, Blaise Hofmann a parcouru les six îles habitées de l’archipel des Marquises. Et une île déserte.

Tour à tour bousculé, méditatif, ironique, emballé, il rend hommage à l’hospitalité des Marquisiens, à leur renouveau culturel. Il ne ferme toutefois pas les yeux sur les pick-up Toyota et les poulets aux hormones made in USA.

Blaise Hofmann fait le lien entre le passé de l’archipel et le quotidien d’aujourd’hui, il entremêle légendes insulaires, récits de navigateurs, comptes rendus de missionnaires, romans aventureux, correspondances de colons, presse locale, statuts Facebook et Tweeter. La nature y est aussi un personnage à part entière, une présence sensuelle.

C’est un carnet de route plein d’autodérision. Un regard empathique, curieux, critique et généreux sur ces îles du « bout du monde ».

 

 

 

Estive (poche) (2011, Zoé poche)

Estive (poche)

Le temps d’un été, Blaise Hofmann est devenu berger. Son troupeau, mille brebis, « mille machines à vie » imprévisibles, il a dû l’apprivoiser, tout comme le climat, la solitude et la nature. Reportage dans les Alpes et quête identitaire, Estive est surtout un véritable récit de voyage, manifeste sur le dépaysement à une heure de chez soi.

L'Assoiffée

Ce pourrait être un scénario de road movie, c’est le chemin choisi un beau matin par la narratrice qui décide d’une rupture dans sa vie, d’un départ sans objet ni moyens.

Dès lors un long ruban d’asphalte se déroule devant elle, les campagnes et les bourgs défilent comme un monde d’images tandis que les rencontres sont brèves, parfois rudes parfois douces. L’arrivée à Paris se transforme en un séjour d’une saison où gravitent, dans une ivresse de rencontres, des gueux, des amicaux, des indifférents, des malheureux, un monde où la narratrice pratique la témérité et la compassion. Puis elle largue les amarres de la ville pour se diriger vers l’océan, là où se dissolvent toutes les volontés.

D’une écriture incisive, souvent orale, l’auteur donne vie à une héroïne qui s’échappe de sa vie comme un électron échappe à son orbite pour gagner sa liberté.

Estive (2007)

Estive

«Que fait un troupeau lorsqu’il est formé ? Il se déforme. Il faut le reformer. Je pense beaucoup à toi, Sisyphe.»

Estive est un récit  où l’auteur romance un été de berger en charge d’un troupeau de moutons. Ce carnet de route dans une vallée alpine fait partager au lecteur, tout au long de rencontres inattendues, d’images poétiques et de réflexions philosophiques, le quotidien difficile des paysans et des bergers. Le livre n’est pas seulement un témoignage mais un «récit d’apprentissage».

Ce texte à l’écriture fragmentée, incisive et ironique, interpelle autant la dysneylandisation des Alpes que l’aspect devenu exotique des métiers ruraux de montagne.

 

Né en 1978, Blaise Hofmann a publié un récit de voyage en 2006, Billet aller simple.

Écouter un extrait du roman lu par Vivien Hébert


Deux petites maîtresses zen: extrait

Le monde est une place de jeux.

On sort de chez soi, on a du temps libre, on est plus ouvert, plus poreux, on sourit aux inconnus, on cherche le contact, on demande où ils habitent, d’où ils viennent, ce qu’ils ont vu, s’ils ont aimé, combien ça a coûté, quel âge a le petit, ah, il est grand pour son âge, il va déjà à l’école ?, on est une grande famille de gens loin de chez eux, on a l’adrénaline du toboggan, on s’invente une nouvelle vie dans une petite cabane, on va le plus haut possible, le plus vite possible, on découvre la transe de la balançoire, le vertige du tourniquet, on tourne, on tourne, plus vite, plus vite, c’est notre Grand Tour, celui des petits bourgeois aisés à qui l’on permettait de s’amuser dans les capitales européennes avant de se ranger, c’est le tour du monde en un après-midi, la conquête de l’espace, la ruée vers l’Est, le Pékin express. Le hamac est une balançoire. La plage, un bac à sable. Le voyage, un carrousel. On est retombé en enfance, sans la surveillance des grandes personnes, on se déguise en baroudeur, on achète n’importe quoi, on se déplace n’importe comment, on ne respecte pas les installations, on ne fait que passer, on loue pour quelques dollars des vélos trop petits pour pédaler en plein soleil, des motos trop nerveuses pour rouler à trois sur la selle et sans casque, on se sent en sécurité, hardi et léger, on rajeunit, on est tout excité, même si on retrouve partout les mêmes aménagements, les mêmes caisses enregistreuses, les mêmes assiettes de frites, les mêmes toilettes homme et femme, les mêmes boutiques à souvenirs, la même balançoire, le même bac à sable, le même tourniquet, on racontera ses aventures avec une liberté feinte, on archivera les preuves de ses vertiges, on fera semblant, on fera comme si, on s’imaginera avoir rompu les lois de l’uniformité et de la monotonie.

pp. 11-12