parution janvier 2018
ISBN 978-2-88927-507-8
nb de pages 224
format du livre 140x210 mm

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Bruno Pellegrino

Là-bas, août est un mois d'automne

résumé

Voici un éloge de la lenteur et de la liberté, un roman sur un frère et une sœur qui vivent depuis toujours sous le même toit et qui ont conclu ensemble un pacte tacite. Madeleine fume le cigare, se passionne pour la conquête spatiale, tient le ménage de la maison et, surtout, protège son frère. Gustave, lui, s’acharne à inventorier le monde et ce qui va disparaître, en marchant, photographiant, écrivant. C’est que la paysannerie se transforme, ses rituels et ses objets aussi, et, avec eux, la nature.

Bruno Pellegrino saisit avec talent ce couple frère-sœur et le cocon qu’ils ont tissé au creux de leur environnement, entre autarcie et symbiose. Le rythme qu’il insuffle à ses phrases nous projette dans un monde bruissant de couleurs et de sensations, l’univers rural des années 1960, si proche car revisité avec les mots du XXIe siècle .

Ce premier roman s'inspire librement de la vie du poète Gustave Roud et de sa sœur Madeleine.

 

Laudatio de Michel Audétat à l'occasion de la remise du prix Alice Rivaz (novembre 2018)

"Peut-être ne se sont-elles jamais rencontrées. Que savait Alice Rivaz de Madeleine, la sœur du poète Gustave Roud? Que pouvaient-elles avoir en commun, l’une dans son bureau du BIT rempli des rumeurs du monde et du crépitement des dactylos, l’autre dans sa campagne vaudoise où le temps de l’histoire ne faisait pas oublier le temps des saisons? Refusant d’occuper la place qui lui était assignée, Alice Rivaz s’est insurgée contre la condition imposée à son genre. Elle a rompu. Elle s’est séparée d’elle-même, de son destin de «bonne petite», bousculant ainsi l’ordre des choses selon lequel il était mal vu qu’une femme se mêlât d’écrire des livres.

Comme Madeleine semble loin d’elle… On la voit, sur la couverture du roman, qui se découpe dans le cadre d’une fenêtre, la tête un peu penchée, le regard brouillé par l’ombre du chapeau. Mystérieuse Madeleine. Que sait-on d’elle qui vécut toute sa vie sous le même toit que son frère? Si peu de chose. Elle a été «la discrète». Non pas celle qui s’affirme, comme Alice Rivaz, mais celle qui s’éclipse, qui s’efface. Présence indéfectible mais devenue transparente, Madeleine n’est généralement pour les lecteurs de Gustave Roud qu’un détail dans un coin du tableau.

Le roman de Bruno Pellegrino nous encourage à réduire l’écart entre ces deux femmes. Il nous présente une Madeleine dont la discrétion ne serait nullement le corollaire d’une servitude. On retient plutôt l’image d’une force qui va. Veiller sur son frère cadet n’est pas un devoir auquel elle consent, mais l’exercice d’une tendresse quotidienne et ferme. Quand, pour un rien ou un presque rien, Gustave s’inquiète, s’alarme ou se met à blêmir, Madeleine prend les choses en main en étant sans doute la seule personne au monde capable de lancer à ce poète de frère: «Quel cirque tu fais, des fois, mon vieux Gustave…»

«C’était le moment!», se dit-elle aussi en 1971, le jour où les hommes de ce pays ont fini par accorder le droit de vote aux femmes. Peut-être aurait-il suffi d’une minuscule inflexion, à l’âge de vingt ans, pour que la vie de Madeleine prenne une direction inattendue. Bruno Pellegrino s’autorise à l’imaginer: «Si, comme Marion, elle était partie en Angleterre à ce moment-là, elle en serait revenue changée, renforcée, suffragette peut-être.» Entre Alice et Madeleine, des liens semblent se tisser d’eux-mêmes. On peut se les représenter comme deux fugitives, la première échappée de sa cage, la seconde rescapée de l’oubli grâce ce magnifique roman qui lui redonne vie. Ce soir, le jury du Prix Alice Rivaz est ravi de pouvoir rapprocher ces deux femmes.

Sur la quatrième de couverture, on lit que «ce roman s’inspire librement de la vie du poète Gustave Roud». Je crois qu’il faut insister sur le mot «librement» en précisant une chose: l’auteur fait partie d’un groupe de chercheurs qui travaillent à l’édition des «Œuvres complètes» de Gustave Roud, sous la direction de Claire Jaquier et de Daniel Maggetti. Bruno Pellegrino connaît donc parfaitement l’édifice de ces écrits, jusque dans les sous-sols des textes inédits dont il a glissé quelques phrases dans son propre roman. Le jury du Prix Alice Rivaz avoue n’y avoir vu que du feu.

Une telle connaissance de Gustave Roud aurait pu intimider le romancier. Ou l’encombrer. Au pire lui donner des semelles de plomb. On s’aperçoit au contraire que l’érudition ne pèse nulle part dans le flux de cette prose limpide et souple, à la fois vive et portée par le lent mouvement des jours, des saisons et des années qui s’en vont. Le titre du roman suggère lui-même un double mouvement de fuite. Dans l’espace: «Là-bas». Et dans le temps: «Août est un mois d’automne».

Ainsi, à partir de Gustave Roud, Bruno Pellegrino a inventé le personnage si touchant de Gustave. Le second a conquis sa liberté par rapport au premier et on ne peut que s’en réjouir: je suis convaincu qu’il existe, à Madagascar, Moscou ou Tokyo, des lecteurs qui, sans rien connaître de Gustave Roud, se sentiraient comme chez eux en ouvrant ce livre où un homme de 65 ans se tient dans son jardin, penché sur des fleurs de septembre. Le roman débute là où finit le «Candide» de Voltaire, dans ce jardin qu’il faut cultiver.

Bruno Pellegrino n’a pas écrit ce qu’on appelle un «roman biographique» et il tient à ce que le lecteur s’en aperçoive. À plusieurs reprises, un «je» s’immisce dans le récit, passe la tête dans le petit monde de Gustave et de Madeleine. Il rappelle qu’il est seul maître à bord, libre d’imaginer ici que Madeleine ne ferme pas ses volets, là que Gustave utilise des post-it… «Et pourquoi pas?», demande ce narrateur qui n’est pas dépourvu d’humour : «Il a bien le droit, pour une fois, d’être un peu en avance sur son temps.» Qu’on se rassure toutefois, cet anachronisme est le seul: Gustave ne surfe pas sur le net.

Ce roman, il faut plutôt le lire comme l’histoire d’un frère, d’une sœur et de la maison qui les abrite, puis qui leur survivra. L’auteur va de Gustave à Madeleine, de Madeleine à Gustave, distribuant son attention de façon égale entre l’un et l’autre, imprimant ainsi au roman le rythme régulier et lent d’une pendule à long balancier. Dix années s’écoulent au fil des chapitres, de 1962 à 1972.

Les gestes qui font cette vie commune sont décrits avec minutie. Ce sont souvent des gestes ordinaires. Il nettoie le jardin, pelle la neige. Elle balaie, récure, prépare des gâteaux au résiné. Mais on sent bien, à chaque page, que ces gestes ne sont pas que des mouvements de surface. Ils racontent au contraire l’essentiel: la création d’un monde partagé où le frère et la sœur s’accordent. Pour définir ce roman, je songe au mot inventé par Charles Dantzig dans son formidable «Traité des gestes»: ce pourrait être un «gestuaire», comme il existe des bestiaires.

Parfois, les gestes de Madeleine et de Gustave sont identiques. Chaque matin, chacun dans sa chambre, ils font leur lit de la même manière, secouant le duvet, tapotant l’oreiller. Et quand ils prennent le thé, ils accomplissent les mêmes gestes «vastes et tranquilles» qui viennent de loin: ceux, je cite, «des parents et des tantes, perpétués dans le calme de la chambre basse». Plus souvent, leurs gestes se répondent ou se démarquent. Il se penche sur ses notes et ses carnets; elle lève les yeux vers le ciel où croisent désormais les vaisseaux de l’épopée spatiale qui la fascine. On dirait un ballet: le roman est composé avec un art de chorégraphe.

Il y a aussi les gestes rares ou empêchés de la tendresse: quand elle marche près de son frère, Madeleine n’ose pas prendre son bras; cela ne se fait pas dans leur famille. Ou encore des gestes oubliés, perdus, disparus des campagnes, comme ceux des faucheurs dont les fléaux au chômage se folklorisent en décorant les fermes rénovées.

Et puis il y a la marche, ce mouvement du corps lancé sur les chemins, parfois jusqu’aux limites de l’épuisement. Gustave est un poète errant qui arpente son petit royaume de champs, de forêts, de ruisseaux, de lumières toujours changeantes. Je cite Bruno Pellegrino: «Il refait en boucle les mêmes découvertes, revient sans se lasser aux mêmes vieux paysages dont il documente patiemment la métamorphose.» Dans ces marches-là, comme dans le titre du roman, le mouvement dans le temps se superpose au mouvement dans l’espace. Gustave est ici un homme qui passe; le frère de Madeleine est ce passant magnifique qui nous inspire, à nous aussi, un sentiment fraternel. Car la langue nous trompe en nous faisant dire que le temps passe; c’est bien sûr nous qui passons.

Comme Gustave Roud, Bruno Pellegrino est sensible à ce qui se défait, se délite, s’effrite, va à son terme. Son précédent et premier livre, récemment réédité sous le titre «Comme Atlas», se présente comme la cartographie d’une rupture amoureuse à partir de deux voyages. Le premier à Madagascar où le narrateur part seul. Le second en train et en couple vers Moscou, Pékin, Tokyo. Miné par la jalousie du narrateur, leur amour se défait sur fond de paysages décrépits et sous le régime de l’interconnexion numérique: Facebook n’est pas pour rien dans ce naufrage amoureux.

«Comme Atlas» baigne en effet dans cette forme particulière de présence au monde à laquelle les nouvelles technologies nous ont acclimatés. On part, mais en gardant un pied dans le monde que l’on quitte. On se lance à travers les continents, mais l’instantanéité du numérique abolit les distances. Est-il d’ailleurs encore bien nécessaire d’aller vers le monde puisque l’écran permet au monde de venir à nous? Dans ce premier livre se profile une question à laquelle le second fait écho: comment habiter le monde?

En passant d’un livre à l’autre, Bruno Pellegrino a imité le Candide de Voltaire: il a quitté l’horizon mondialisé pour le modeste jardin où poussent le lys, la verveine, le pavot et les massifs de zinnias. Plus loin dans le roman, il est aussi question d’héliotropes, d’épilobes, de sainfoin, d’esparcettes, d’ancolies… C’est une fête végétale devant laquelle le narrateur lui-même reste songeur. Avant de conclure, j’aimerais citer ce très beau passage où il se confie:

«Quand je lève les yeux, je vois simplement des arbres, là où Gustave et Madeleine voyaient des tilleuls, des aulnes, des acacias, des érables. J’écris sur des gens qui étaient capables de nommer les choses, les fleurs et les bêtes, alors que j’ai besoin d’une application sur mon téléphone qui identifie les oiseaux par leur chant, les plantes par la forme de leurs feuilles, et je dois vérifier sur des sites de jardinage la période de semaison du blé et de floraison des cyclamens. C’est peut-être ce qui me fascine chez ces deux-là, leur manière lente et savante d’éprouver l’épaisseur des jours.»

Bruno Pellegrino s’est donc écarté du monde qui va à la vitesse de la lumière pour visiter cet autre monde de gestes lents et de longs crépuscules. Cela m’a rappelé un livre de Paul Virilio que j’avais lu jadis plutôt que naguère: «Vitesse et politique». En 1977, ce penseur aux accents prophétiques publiait ces mots qui semblent aujourd’hui plus pertinents encore qu’à l’époque où ils ont été écrits: «La vitesse c’est la vieillesse du monde. Emportés par sa violence nous n’allons nulle part, nous nous contentons de partir et nous départir du vif au profit du vide de la rapidité.» Le roman de Bruno Pellegrino porte, en creux, cette inquiétude sur la forme de présence au monde dont la vitesse nous prive. À sa manière très personnelle et avec des préoccupations d’aujourd’hui, il a écrit sa propre «Campagne perdue».

J’aimerais terminer en citant la première phrase du roman qui pourrait avoir une tonalité presque ironique: «Le temps des digitales est fini.» En l’occurrence, le mot «digitale» ne renvoie pas au numérique mais au végétal: il désigne ici une plante aux fleurs douces et toxiques que Gustave, enfant, enfilait peut-être sur ses doigts comme un gant. D’où la très belle image qui illumine ce début de livre: «Je le vois, enfant, les doigts vêtus de fleurs», écrit Bruno Pellegrino. Et c’est pour nous l’occasion d’ajouter que le Prix Alice Rivaz lui va également comme un gant."

biographie

Né en 1988, Bruno Pellegrino vit à Lausanne. Lauréat du Prix du jeune écrivain pour sa nouvelle «L'idiot du village» (Buchet/Chastel, 2011), il a publié quatre livres aux Éditions Zoé: Comme Atlas (2015), Là-bas, août est un mois d'automne (2018, qui remporte notamment le prix des Libraires Payot et le prix Écritures & Spiritualités), Dans la ville provisoire (2021, prix Michel-Dentan et prix Paysages écrits) et Tortues (2023). Bruno Pellegrino a été actif pendant dix ans au sein du collectif AJAR, auteur de Vivre près des tilleuls (Flammarion, 2016). Toujours chez Zoé, il co-écrit avec Aude Seigne et Daniel Vuataz les deux saisons de la série littéraire Stand-by (2018 et 2019) ainsi qu’un «roman de gare», Terre-des-Fins (2022).

Bruno Pellegrino, lauréat du prix "Adam" 2018 de l'Académie romande pour "Là-bas, août est un mois d'automne"

Bruno Pellegrino, lauréat du prix des libraires Payot pour "Là-bas, août est un mois d'automne"

Bruno Pellegrino lauréat du prix Alice Rivaz pour "Là-bas, août est un mois d'automne"

Bruno Pellegrino, lauréat du prix Alain-Fournier 2019 pour "Là-bas, août est un mois d'automne"

Bruno Pellegrino, lauréat du prix Ecritures et Spiritualités pour "Là-bas, août est un mois d'automne"

Bruno Pellegrino, lauréat du prix des lecteurs de la Ville de Lausanne 2019 pour "Là-bas, août est un mois d'automne"

Bruno Pellegrino, lauréat du prix François Mauriac pour "Là-bas, août est un mois d’automne"

RTS - Culture

"Bruno Pellegrino, le jeune auteur qui n'a peur de rien, surtout pas du succès"

Un sujet de Marlène Métrailler à lire et écouter en entier ici

Viceversa Littérature (Revue)

"Une maison ancienne où il y a trop de pièces, entourée d’un jardin foisonnant, c’est là que vivent Madeleine et Gustave Roud. Sur la base d’un sérieux travail de documentation, et grâce à un narrateur qui avec une certaine malice avoue ses ignorances, ou ses inventions, Bruno Pellegrino retrace leurs dernières années de vie, dans un roman tendu entre fidélité à la vérité biographique et liberté de fantasmer. Il a su rendre la « manière lente et savante » qu’ont la sœur et le frère « d’éprouver l’épaisseur des jours », tout en décrivant avec finesse les tâches liées à la vie quotidienne et le travail de création." C. G.

24 heures

"Puissante, singulière et documentée, l’écriture de Bruno Pellegrino porte à la fois la complicité du duo [Madeleine et Gustave Roud] et leurs souffrances."

Un article d’Adrien Kuenzy à lire en entier ici

Le Temps

"Le poète Gustave Roud et sa sœur Madeleine dans leur ferme de Carrouge. Tel est la chair même du roman de Bruno Pellegrino. Comment deux êtres ont vécu dans les rituels d’une vie ordonnée, la sœur soutenant le frère, au rythme des saisons. L’essentiel se trouvant dans l’infime des jours, dans le cycle des fleurs."  LK

Novo Magazine

"Le livre de Bruno Pellegrino se contemple comme une image à peine mouvante, un « Paysage avec personnages », qui fondamentalement, ne donne la prévalence à aucun des éléments. (…)

Pour l'essentiel, l'écriture opère comme un glacis nappant la maison et ses habitants de son même vernis, fusionnant sous la grande horloge universelle les durées des êtres et des jardins, du bâti et des saisons. Non pas une biographie mais le devenir commun, le destin partagé des hommes, des femmes, des arbres et des animaux. (…)

Au-delà de cette entreprise naturaliste première et parfaitement maitrisée, l'auteur engage, en sus de cet art de fondre hommes et paysages, un dialogue subtil avec son modèle, révélant ainsi le jeu théâtral indissociable de toute écriture biographique : Là-bas, août est un mois d'automne. Les matins sont frais, le soir on ne s'attarde plus sans châle ou couverture sur le banc devant la maison ; au verger, certains arbres tirent déjà sur le jaune. Mais quitte à prendre mes libertés avec les faits historiques et météorologiques, je décide que cette année l'été insiste, les températures remontent, la terre chauffe, l'herbe se recroqueville comme aux pires heures de juillet.

Par ces incursions comptées du narrateur dans la maison ordonnée de Gustave et de Madeleine, le livre s'autorise un ruissellement d'impertinence rieuse que l'austérité du motif n'aurait pas autorisée d'elle-même. Le livre rappelle bien sûr, du même coup, la part insaisissable de toute vie, fut-elle donnée entière au soleil doux et apaisé d'un mois d'août montagnard, ou transfusée sous sa forme plus limpide d'un journal intime."  Christophe Fourvel

Tribune de Genève

"Le Lausannois Bruno Pellegrino a reçu le premier Prix des libraires Payot dans la catégorie francophone pour «Là-bas, août est un mois d’automne». Son roman imagine, sur une base très documentée, le quotidien du poète et photographe vaudois Gustave Roud, dans la ferme de Carrouge qu’il partageait avec sa sœur Madeleine dans les années 60. (…)

Le jury a apprécié «la délicatesse, tantôt nostalgique, tantôt malicieuse de son approche d’un «couple» insolite et touchant», mais aussi «la lumière jetée sur une œuvre raffinée mais puissante», détaille Joëlle Brack, libraire et membre du jury."

Lire l’article de Caroline Rieder en entier ici

Allez Savoir !

"(…) si [les] saisons glissent vers leur fin sans susciter de sentiment de nostalgie ou de tristesse, c’est grâce à l’humour et la très belle écriture de Bruno Pellegrino. De manière fluide, il mêle expressions orales, informations journalistiques et narration littéraire au cœur des paragraphes, suscitant régulièrement la surprise." 

Lire l’article de David Spring ici

Le Phare

"Le poète et sa sœur, elle surtout, sont devenus pour [Bruno Pellegrino] de véritables personnages. Il ne s’agit pas d’une biographie, mais d’une promenade dans le jardin et la campagne alentour, d’une méditation sur des vies humbles, discrètes, empreintes de protestantisme, aux richesses cachées. (…)

Son regard est affectueux ; d’une distance amusée quand il rend compte de la procrastination maladive du poète ; discret quand il esquisse son homosexualité secrète et douloureuse dans ce milieu paysan. Il assume hardiment les anachronismes et intervient souvent. On sent que c’est Madeleine l’effacée qui l’intéresse vraiment. (…)

Le bruit du temps et la chaleur de l’amitié pénètrent le travail de Bruno Pellegrino." Isabelle Rüf

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L'Alsace

"Bruno Pellegrino (…) se surprend à écrire « sur des gens qui étaient capables de nommer les choses et les bêtes ». Il recrée avec un immense talent, on dirait une obstination tendre et héroïque, la sensualité de la lenteur, l’économie des gestes et des élans, racontant Madeleine et Gustave, « deux vieilles chouettes éblouies », un frère et une sœur qui auront toujours vécu ensemble, sans avoir à échanger (trop) de mots pour se comprendre." Jacques Lindecker

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LIRE

"Avec une émouvante délicatesse, Bruno Pellegrino pénètre pas à pas l'épaisseur du temps qui passe, faisant au passage se frôler quelques secrets. L’atmosphère est feutrée, contemplative à souhait. Avec des senteurs de vin cuit, du thé noir fumant et les crépitements silencieux du poêle à bois. De toute beauté." Estelle Lenartowicz

Les Notes Bibliographiques

"L’écriture est précise, ciselée, le vocabulaire riche. Le lecteur se délecte de parfums et de sensations, humant l’odeur de la tarte aux pommes de Madeleine, frissonnant aux premières gelées, s’émerveillant de la beauté du jardin. Un roman étonnant, délicat et sensible. Magnifique !" F.E et A.-M. R.

Lecteurs.com

"Le livre est en lui-même une petite perle de lecture, qu’on connaisse ou non le personnage auquel il est dédié. C’est, pourrait-on dire, un roman détox, dont la simplicité et la force nettoient des violences de certaines histoires et de la brutalité des romans sans style. (…) Dans Là-bas, août est un mois d'automne, Pellegrino dit toute sa tendresse à un grand écrivain solitaire et discret, et partage avec lui une proximité de silence et d’ouverture au monde des choses simples. Ça fait beaucoup de bien." Karine Papillaud

360°

"Dans un décor pastoral où les saisons s’écoulent avec lenteur, Bruno Pellegrino esquisse à la manière d’un aquarelliste la vie de Gustave Roud (…). Ce roman à l’atmosphère unique, porté par une plume délicate et gracieuse, révèle un écrivain de grand talent !"

Commentaires.com

"[Cette] immersion passionnante [dans la vie de Gustave et Madeleine Roud] (…) n’est ni un reportage ni de l’histoire, mais un formidable et convaincant exercice d’imagination féconde, une rêverie enchantée bâtie sur le réel – comme dit Gaston Bachelard, «le rêve est plus fort que l’expérience.» (…)

Je retrouve dans ce livre le goût inimitable et intense des souvenirs d’enfance, qui précisément s’attachent aux détails et aux objets. (…) On se chauffe au fil des pages à ce vieux fourneau, on observe les fauteuils élimés qui étaient celui de tel grand-père, de telle tante, on fait le tour des pièces, dédiées chacune à une circonstance particulière. On accompagne le poète dans sa douloureuse indécision, son mal-être, sa quête du mot juste, dans ses paysages de campagne déjà perdue. (…)

Le livre de Bruno Pellegrino témoigne d’une intelligence profonde de son sujet. De plus, son écriture est précise et brillante, d’une grande beauté, d’une recherche constante du mot juste. Ose-t-on parler de chef d’œuvre, notion si rare de par chez nous ? Allez, osons ! Et plongeons-nous, dans la chaleur et le silence, au cœur d’un voyage qu’on n’oubliera pas de sitôt." Philippe Barraud

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Télérama

"Un beau roman contemplatif […] tout en sobriété frémissante […] de plain-pied dans l’expérience sensible, dans la recherche d’un accord avec le monde." Nathalie Crom

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Paris Match édition suisse

"En poète lui-même, Bruno Pellegrino se montre magnifiquement à la hauteur de son sujet."

Le Matin Dimanche

"Si l’on pressait le roman de Bruno Pellegrino, il en sortirait sûrement des senteurs de sous-bois, des parfums d’héliotropes, des nuages d’étamines ou des sucs de digitales. […]

C’est une pure merveille. […]

On se laisse envelopper par cette prose dense et légère, soyeuse et musicale, jusqu’à la dernière ligne d’une mélancolie poignante. Parfois, un « je » s’invite dans le texte : c’est le narrateur qui passe la tête, s’étonne, s’interroge sur lui-même qui cherche la bonne focale pour saisir ce temps révolu. […]"  Michel Audétat

France Inter

"J’ai été happé par le talent de Bruno Pellegrino. L’auteur se donne toutes les libertés de la langue sans jamais trop appuyer sur la phrase, sublime le quotidien, réenchante le monde. On tient ici un grand livre."  Jérémy Laniel

"J’ai eu l’impression de me trouver devant un tableau impressionniste où il y a plein de touches de couleurs qu’on trouve belles séparément et puis côte à côte elles forment un tout harmonieux." Déborah Danblon

"J’ai absolument adoré ce livre. J’ai relu plusieurs fois certaines pages, je l’ai refermé pour rêver. On entre dans la vie de Gustave et Madeleine comme dans une lente promenade, c’est un pur délice. J’ai trouvé que ce livre apaisait et rendait serein." Dominique Bressoud

"Je suis rentré dedans immédiatement. C’est un texte très fort. On va le recommander très chaudement à la librairie." Thomas Auxerre

 

Bruno Pellegrino était l'invité d'Emmanuel Khérad dans "la Librairie francophone". A réécouter ici

La cause littéraire

"[…] Bruno Pellegrino, avec sa langue précise, soigneuse, et sa sensibilité délicate, parvient à rendre compte de la fatalité de solitude qui unit ces deux êtres [Madeleine et Gustave Roud], et de ce qui, dans un paysage, un jardin, une maison, creuse au fond de chacun de nous." Nathalie de Courson

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Viceversa Littérature

"[...] Bruno Pellegrino s’est documenté : œuvre poétique et photographique, journal, correspondance, film. Cependant, grâce à un narrateur qui avec une certaine malice avoue ses ignorances, ou ses inventions, la distance avec la réalité biographique est établie. C’est à la fois rusé et honnête. Habile, indéniablement. Et réussi. [...]"

 

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RTS- La Première

" […] En voyant ces archives de la RTS [le portrait de Gustave Roud - 1965] le jeune écrivain Bruno Pellegrino se dit qu’il veut absolument que cette scène existe dans son roman. […] Voici le merveilleux point de départ pour un roman épatant. […] un roman très délicat qui nous emmène dans la campagne vaudoise des année 60-70, dans la nature silencieuse du Jorat, ces paysages qui ont tant imprégné l’œuvre de Gustave Roud […] " 

Bruno Pellegrino était l’invité de Christine Gonzalez dans l'émission Vertigo, à réécouter ici

La Gruyère

Pour son premier roman, [...] Bruno Pellegrino s’est librement inspiré de la vie du poète Gustave Roud et de sa sœur Madeleine. Une réussite.

C’est un roman de la lenteur, du temps qui passe, d’un monde qui disparaît. Au centre, deux figures émouvantes de simplicité: Gustave Roud (1897-1976), poète suisse parmi les plus importants du XXe siècle, et sa sœur Madeleine (1893-1971). Dans leur maison de Carrouge (Jorat), ils ont partagé les heures et les jours, que l’écrivain Bruno Pellegrino retrace dans ce magnifique Là-bas, août est un mois d’automne. […]

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L'Uniscope

"Le titre donne la méthode du livre de Bruno Pellegrino […]. Là-bas, août est un mois d’automne est une enquête minutieuse sur des faits et gestes que l’auteur prend la liberté de recréer. Car s’il est vrai que l’été passe vite en ces lieux habités par le poète Gustave Roud et sa sœur Madeleine, que durant le temps de cette vie en leur maison l’homme a marché sur la Lune, que des textes furent écrits et des photos prises, il reste que ces archives textuelles et audiovisuelles ne donnent pas d’emblée les odeurs du matin, la lumière du soir, la couleur de telle fleur. Bruno Pellegrino écrit « sur des gens qui étaient capables de nommer les choses » et lui compte pour y parvenir sur les applications de son téléphone. Ce qu’il tire de la technologie et des archives ne serait rien sans son magistral travail d’écriture."

Onlalu

"Bruno Pellegrino nous transmet sa fascination, saisissant avec délicatesse le passage du temps, des souvenirs, décrivant les gestes familiers dans des scènes de genre, la confection d’une tarte, la recherche du mot juste ou du meilleur angle de prise de vue. Tout à coup, le quotidien semble un petit miracle, l’espace de deux vies qui se soutiennent comme des tuteurs sur lesquels s’appuie un auteur attachant, soucieux du détail et de la belle écriture." Aline Sirba

La liberté

"[…] L’un des ouvrages les plus remarquables lus en cette rentrée d’hiver, lent et intense comme le roulement des saisons. […] Il ne se passe rien, ou si peu, dans ces pages qui courent de 1962 à 1972. […] Et pourtant l’on s’émerveille de ce peu, du théâtre raffiné des habitudes [de Gustave et Madeleine Roud], de la subtile juxtaposition de leurs solitudes, de leur élémentaire sagesse abreuvée de thé noir, nourrie de tartes au vin cuit. L’écriture s’enfonce dans la tendre épaisseur des jours, dépose ses mots soignés au ras du quotidien, emprunte au poète sa rigoureuse attention aux choses pour imaginer les odeurs du paysage, la saveur poussiéreuse d’une aube, les fabuleuses effloraisons du jardin, les petites joies qui tiennent debout. Oui, un roman, c’est aussi le droit d’inventer ce que les biographies se contentent de suggérer. […]" Thierry Raboud

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Le Figaro Littéraire

"«C'est peut-être ce qui me fascine, chez ces deux-là, leur manière lente et savante d'éprouver l'épaisseur des jours.» Lui, c'est Gustave Roud, figure tutélaire des lettres vaudoises, poète, mentor de Philippe Jaccottet et maître de Jacques Chessex. Elle, c'est Madeleine. Ils sont frère et sœur. L'aînée veille sur la maisonnée et chaperonne ce curieux personnage. Ils vivent depuis toujours dans la maison familiale. Nous sommes dans les années 1960, dans un village reculé du Haut-Jorat, avec les Alpes en toile de fond.

Dans son roman lumineux, Pellegrino fait revivre ce couple insolite, à travers neuf tranches de vie. Avec brio, il en fait des personnages de fiction, imaginant, supputant, se questionnant. Il y a dans cette tendre évocation une pudeur, une retenue qui possède sa propre musique, au rythme des saisons. Des travaux et des jours. Un livre rare, où apparaissent fouines, chouettes, étourneaux. Un monde quasi disparu où passent l'héliotrope et le bégonia, la bruyère blanche et la tulipe perroquet, où résonnent les échos lyriques d'Alban Berg et de Gustav Mahler, loin du fracas du monde.

Nous tenons là un roman décidément pas comme les autres, où l'on hume la confiture de cerise en train de cuire et où l'on respire l'odeur des marrons grillés, la cire d'abeille. Relents de clous de girofle, de bois humide. En attendant le retour des hirondelles.

Coup d’essai, coup de maître." Thierry Clermont

 

RTS - Espace 2

"Là-bas, août est un mois d’automne, un roman tout en finesse et en sensorialité"

Bruno Pellegrino était l’invité de Linn Lévy dans l’émission Nectar. A réécouter ici

Europe 1

"Le miracle de l'écriture, c'est que Bruno Pellegrino fait de ce récit quelque chose de passionnant. C'est une expérience quasi sensorielle de lecture. On ressent la chaleur de juillet, l'hiver glacial. On est immergé avec eux. On n'a qu'une envie en fermant le livre : lire les poèmes de Gustave Roud." Christophe Daniel, Librairie 25e heure, Paris

Le Temps

"[…] Le livre s’ouvre par une explosion de couleurs, de textures et de parfums. Ce matin du 19 septembre 1972, Gustave brave le froid pour faire le tour du jardin ravagé par le givre. Accablé mais appliqué, il note chaque fleur, chaque massif brûlé pendant la nuit. Les phrases de Bruno Pellegrino, sans emphase, au plus près au contraire de l’herbe écrasée par le givre, placent le lecteur dans les pas du jardinier-poète, dans son souffle même, un peu accablé ce matin-là, dans ses pensées qui s’échappent vers un tableau du Douanier Rousseau et vers l’enfance. […] Cette ouverture, très belle, donne ainsi le la d’un roman qui cherche à dilater ce qui fait l’épaisseur des jours, jusque dans ces moments les plus anodins, « cette suite de gestes qui font les vies». […] Bruno Pellegrino parvient à trouver une voix à côté de celle de Roud. Après cette nuit de givre qui ouvre le livre, la terre, «vernie de rosée, croustille» sous les pas. Le roman se vit, crissant de justesse et d’émotions d’autant plus fortes qu’elles sont suggérées. Une expérience, oui. […]" Lisbeth Koutchoumoff

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Le Courrier

"[Bruno Pellegrino] donne […] chair à son récit, et vie à la trame des jours, dans une scansion amoureuse des gestes et des saisons, une ode au quotidien où le nom des fleurs sonne comme un poème. […] C’est la précision gourmande de son écriture qui envoûte le lecteur: on savoure son attention à la nature – arbres, fleurs, ciels ou bêtes – et à cette maison avec son vieux poêle et ses papiers peints usés, véritable personnage; on est entraîné par ses descriptions de gestes immémoriaux, qui prennent sous sa plume une ampleur nouvelle – la cueillette des cerises, la grande lessive de blanc, la recette de la tarte au vin cuit… […]. Là-bas… fait ainsi entendre une voix singulière et douce, où affleurent un humour léger et une attention vive à un monde restitué avec finesse." Anne Pitteloud

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Tribune de Genève

"Le Lausannois Bruno Pellegrino imagine dans le magnifique «Là-bas, août est un mois d’automne» ce que fut le quotidien du poète Gustave Roud."

Un article de Caroline Rieder à lire ici

Moka – Au milieu des livres

"Un roman lent et plein de grâce qui enrobe la campagne suisse d’une lumière singulière, d’un souffle poétique puissant."

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RTS-Espace 2

"Avec une infinie tendresse. Avec délicatesse, Bruno Pellegrino scrute le quotidien feutré de Gustave et Madeleine Roud. […] Passion du mot juste. Art de la lenteur : ici le temps s’étire avec gourmandise… Point de voyeurisme. Seule compte la précision des gestes, aussi anodins soient-ils. Et le lecteur - privilégié - de s’inviter dans l’intimité d’un auteur majeur de la littérature."

Bruno Pellegrino était l’invité de Marlène Métrailler dans l’émission Caractères. A réécouter ici

En attendant Nadeau

Bruno Pellegrino […] a souhaité que Gustave Roud ne s’efface pas trop vite, il a réalisé de lui un portrait à la hauteur du personnage, ou plutôt à son niveau de modestie grandiose. Il l’a regardé vivre comme à travers une vitre, l’a suivi dans ses pas, presque dans ses pensées, en s’inspirant de ses écrits, de sa correspondance, […].

Le résultat ? Un texte dont la beauté et l’évidence ressemblent à celles des plantes, d’un paysage aimé : « La route de craie, les terrains creux, pâles, tissés de lilas, les champs de trèfle, les ormes, les frênes, les bois de pins, mille orchidées, et les esparcettes, les rameaux de genêts en fleurs… » Marie Étienne

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Le Monde

"[…] ce récit de Bruno Pellegrino déploie une attention douce à tous les objets, arbres, odeurs, et tente, à l’instar de ses deux héros, de trouver une « manière lente et savante d’éprouver l’épaisseur des jours ». La langue est ludique et précise : « Elle ajoute, en un alexandrin correctement césuré à l’hémistiche, qu’il peut prendre trois oeufs s’il lui en laisse deux. » Et l’auteur s’inscrit volontiers dans son propre tableau, faisant corps avec le désir homoérotique de Roud : « Il parle, dans ses notes, de sa chair qui s’insurge et à partir de là, je peux tout imaginer. » Eric Loret

Livres Hebdo

"Loin du biopic, [Là-bas, août est un mois d’automne] offre une variation sensorielle autour de la relation entre le frère et la sœur, et épouse avec grâce le rythme de leur univers clos. " Véronique Rossignol

Henri IV

"Il est poète, observe le monde, écrit, photographie la campagne et les paysans. Elle tient leur maison de Carrouge, se passionne pour l'astronomie et la conquête spatiale, veille sur son frère tel un ange gardien discret. Entre souvenirs du temps passé et chroniques d'un monde qui change, les dix dernières années du poète suisse Gustave Roud (1897-1976) et de sa sœur Madeleine (1893-1971) sont joliement évoquées par la prose toute poétique de Bruno Pellegrino. Un hommage saisissant où la sensorialité du monde est admirablement transcrite et maintient nos sens en éveil." Alexis

La Licorne

"Un tableau impressionniste aux multiples touches de couleurs." Déborah Danblon

La 25e heure

un magnifique premier roman

"Le miracle de l'écriture, c'est que Bruno Pellegrino fait de ce récit quelque chose de passionnant. C'est une expérience quasi sensorielle de lecture. On ressent la chaleur de juillet, l'hiver glacial. On est immergé avec (les personnages). On n'a qu'une envie en fermant le livre : lire les poèmes de Gustave Roud." Christophe

Dialogues

Un thé à la campagne

"Bruno Pellegrino est Suisse, il vit à Lausanne et a 29 ans, il fait partie de la jeune garde des lettres romandes.
Son premier roman s'inspire librement de la vie du poète et photographe Gustave Roud. Ce n'est cependant pas une biographie car Bruno Pellegrino s'intéresse davantage à Madeleine, la soeur aînée de Gustave avec qui il vécut dans la maison familiale de Carrouge dans le Jura, jusqu'à la fin de sa vie.
Ce duo remarquable et d'un autre temps donne au roman toute sa matière.
Gustave Roud est un poète de plein air, un grand marcheur qui ne sort jamais sans un carnet dans lequel il rédige ses contemplations. Madeleine, seule à l'intendance de cette grande maison, gère les affaires courantes en s'astreignant à un planning dont elle ne tient pas à déroger, sans doute pour le bien de son frère qu'elle enjoint à écrire, à marcher et à rencontrer du monde.
Nous sommes dans les années 1960 à la campagne et si le temps semble s'être arrêté auprès de ces deux buveurs de thé, les paysages changent, la société se transforme.
Grâce à la modernité de sa plume, Bruno Pellegrino nous ouvre les portes de cet univers bucolique au point de nous propulser dans leur monde."

Delphine

Librophoros

Belle lecture <3

"Cheminer avec Gustave, se passionner pour l'espace avec la fascinante Madeleine. Tout au long des saisons, parcourir le jardin et nommer les fleurs, sentir vivre une maison, écouter à demi-voix les tremblements intérieurs. Lentement, lire ce magnifique roman."

La Suite

"Quelle superbe lecture !" Lucile

Arbre à lettres Bastille

« Un roman délicat porté par une plume raffinée et savoureuse » Laura

Greenwich

"J'ai passé un excellent moment en compagnie de Madeleine, Gustave (et de la maison). Un livre remarquable, hors du temps, maîtrisé de bout en bout." Hervé

Russe

Éditeur: Les éditions Babel
Année: 2023

Allemand

Éditeur: Verlag die Brotsuppe
Année: 2019

Italien

Éditeur: Armando Dado Editore
Année: 2019

Tortues (2023)

Tortues

Enfant, le dimanche, Bruno Pellegrino se réveille tôt: il lui faut vider et reclasser son bureau. Dans le tiroir du bas: les objets à sauver le jour où la maison brûlera. Devenu adulte, il cherche toujours une issue entre la hantise de perdre et l'obsession de s'alléger, qu'il trie les archives d'une écrivaine décédée, se lance sur la piste d'une poétesse inconnue ou cherche à fixer un souvenir d'enfance. Des pages lumineuses sur notre besoin de conserver et le bonheur de lâcher du lest.

Terre-des-Fins

Terre-des-Fins est une ville minière sur le déclin, un terminus du monde uniquement accessible par le rail. Liv, une jeune femme graffeuse, délinquante à ses heures, y voit débarquer Sora, une ambitieuse fille de la capitale, qui vient chercher en urgence l'œuvre d’un artiste. Liv se retrouve à servir de guide à la jeune citadine, dont le souhait le plus cher est de rencontrer cet artiste qu’elle vénère tant. Un récit d’émancipation sauvage et intime sous des allures de roman de gare.

Daniel Vuataz, Aude Seigne et Bruno Pellegrino écrivent à six mains depuis la série littéraire Stand-by. Ensemble, ils ont créé une écriture qui conjugue vitesse, observation et amour de la narration.

Là-bas, août est un mois d'automne

Elle se passionne pour la conquête spatiale, prépare des gâteaux légendaires, tient le ménage. Poète, lui s’efforce d’inventorier le monde et ce qui va disparaître. Madeleine et Gustave ont toujours vécu sous le même toit. À les voir, on pense à deux chouettes endormies qui se shooteraient au thé. Ou à d'étranges adeptes d’une existence lente et régulière, passée dans une maison où il y a plus de tiroirs que de jours dans l'année.

Grâce à une écriture contemporaine, attentive à la lumière et au presque rien, Bruno Pellegrino réussit à nous rapprocher de ses personnages au point de nous propulser dans leur monde : une véritable expérience sensorielle.

Dans la ville provisoire

Au creux de l’hiver, un jeune homme s’installe dans une ville cernée par l’eau pour faire l’inventaire de l’œuvre d’une traductrice célèbre. Un ticket de supermarché enluminé de notes devient un document de même valeur qu’un manuscrit. Un tas d’habits sur le lit un indice aussi important que les piles de livres et de carnets. Dans un décor que floute l’omniprésence de l’eau, le jeune homme cherche à percevoir la voix de la traductrice, à se représenter son corps, jusqu’à emprunter ses gestes et ses pensées. Le processus d’allègement est inexorable et l’expérience devient vertigineuse. Ce roman baigné d’une lumière douce et trouble envoûte le lecteur grâce à une tension permanente, un secret.

Stand-by - saison 2 (2019, Stand-by. Le feuilleton littéraire)

Stand-by - saison 2

Trois adolescents en cavale avec une journaliste quadragénaire lancée dans une quête mystique en Italie. Un médecin napolitain fraîchement diplômé, sur le point de mourir au Groenland, dans une base militaire abandonnée. Une jeune femme qui écume New York pour retrouver son ex-petite amie disparue. Chacun doit se frayer un chemin dans un monde profondément bouleversé par l’éruption d’un supervolcan qui, après avoir paralysé l’espace aérien européen, est en train de faire chuter la température sur toute la planète.

Une Italie post-apocalyptique, une Europe plongée dans l’écologie totalitaire, des États-Unis où le slogan « Make America White Again » est devenu la norme : voici la saison 2 du feuilleton littéraire Stand-by, à lire indépendamment ou à la suite de la première saison.

Langue précise et sensible, atmosphères et personnages au plus proche du monde d’aujourd’hui, Stand-by, écrit à six mains par Bruno Pellegrino, Aude Seigne et Daniel Vuataz, réconcilie littérature et séries télé.

Stand-by - l'intégrale de la saison 1 (2019, Stand-by. Le feuilleton littéraire)

Stand-by - l'intégrale de la saison 1

Suite à une éruption sans précédent à Naples, toute l’Europe se retrouve paralysée sous les cendres.

Sur le point de s’envoler de Paris pour New York, la journaliste Alix Franzen est contrainte de revoir ses plans. Nora, Vasko et Virgile, trois adolescents en vacances dans les Balkans, se retrouvent sans adultes et découvrent l’indépendance, grisante et inquiétante. Au Groenland, une équipe de jeunes Européens en mission climatique reste bloquée, loin de tout secours.

Au fil des premières heures qui suivent cette apocalypse volcanique, chacun va devoir s’en remettre à ses ressources personnelles pour affronter la réalité d’un monde nouveau.

Langue précise et sensible, atmosphères et personnages au plus proche du monde d’aujourd’hui : écrit à six mains par Bruno Pellegrino, Aude Seigne et Daniel Vuataz, le feuilleton Stand-by réconcilie littérature et séries télé. Voici la version intégrale de la première saison, récompensée en 2018 par le prix de la relève de la Fondation vaudoise pour la culture.

Stand-by 4/4 (2018, Stand-by. Le feuilleton littéraire)

Stand-by 4/4

Une semaine après l’éruption du supervolcan près de Naples, Alix a décidé de gagner l’épicentre du cataclysme : un périple dans une Italie apocalyptique.

Au Groenland, les Green Teens restés au camp de base sont tirés d’affaire, mais il faut retrouver les autres, disparus dans la tempête alors qu’ils étaient partis chercher de l’aide.

À Podgorica, Virgile, Nora et Vasko découvrent in extremis l’horrible secret d’Aden. En fuite après avoir laissé un corps inanimé, ils plongent dans l’excitation et la paranoïa, tandis que leur road trip balkanique se transforme en une course-poursuite infernale.

Le temps accélère, les actions se densifient : pas de happy end artificiel pour ce dernier épisode, mais un feu d’artifice qui clôt en beauté cette première saison de Stand-by.

Dessins de Frédéric Pajak

Comme Atlas (2018, Zoé poche)

Comme Atlas

Comme Atlas est un petit précis de jalousie. D'Antananarivo à Tokyo, de Moscou à Pékin, la lente rupture amoureuse y prend la forme d’un voyage empreint par l’intuition que quelque chose se termine. Il en ressort ainsi une géographie particulière, où la précision et le rythme de l’écriture font que tout sonne juste, terriblement juste.

« Une histoire d’amour mélancolique, deux voyages, une rupture. On pense avoir lu ça cent fois, et puis non, les qualités du livre transcendent ce que l’histoire pourrait véhiculer comme clichés. » Isabelle Rüf, Le Temps.

Comme Atlas a été publié en 2015 aux éditions Tind sous le titre de Atlas nègre.

Stand-by 3/4 (2018, Stand-by. Le feuilleton littéraire)

Stand-by 3/4

Au Groenland, la neige engloutit les repères, tandis que les cendres commencent de voiler le ciel français. Sur les paysages monténégrins, les pluies acides laissent des sillons noirs.

Le supervolcan « crache, depuis des jours, des milliers d’années de roches patiemment mitonnées », et les protagonistes de Stand-by sont confrontés à de nouvelles réalités : l’oncle Aden a du sang sur les mains ; la mort frappe les Green Teens ; Alix n’est plus seule sur la route.

Dessins de Frédéric Pajak

 

Stand-by 2/4 (2018, Stand-by. Le feuilleton littéraire)

Stand-by 2/4

Un Groenland progressivement hostile, un Monténégro sous les cendres, une campagne française inquiétante et déserte : le décor de Stand-by est planté, place à l’action !

Alix a quitté Paris et entame une longue marche à travers la France, bravant les risques que peut courir une jeune femme isolée en pleine campagne.

Nora, Vasko et Virgile décident de partir pour Podgorica, où Vasko est attendu pour l’ouverture du testament de son père. Ils seront accueillis par l’oncle Aden, l’étrange frère du défunt.

Quant aux Greens Teens, ils sont condamnés à espérer un avion qui ne vient pas. Mais c’est sans compter un nouvel accident tragique qui va transformer leur attente en enfer.

Dessins de Frédéric Pajak

 

Stand-by 1/4 (2018, Stand-by. Le feuilleton littéraire)

Stand-by 1/4

Lorsqu’un volcan dans la région de Naples entre en éruption, un prodigieux nuage de cendres paralyse progressivement l’Europe, clouant les avions au sol et brouillant les communications. Sur le point de s’envoler pour New York depuis Paris, Alix Franzen doit revoir ses plans. Au Monténégro, Nora, Vasko et Virgile, trois adolescents, se retrouvent sans adultes et découvrent l’indépendance, grisante et inquiétante. Au même moment, les Green Teens – une équipe de jeunes Européens qui accomplissent leur Service climatique obligatoire – reste bloquée au cœur du Groenland, loin de tout secours.

Voici le récit des premières vingt-quatre heures qui suivent l’éruption.

Dessins de Frédéric Pajak

 

Là-bas, août est un mois d'automne: extrait

Le temps des digitales est fini. Dès que Gustave en frôle les pétales, même avec cette douceur qui le caractérise, les fleurs se froissent ou se détachent – papier de soie, papier à cigarette. Dans la ferme de leur enfance, on les appelait des gants-de-Notre-Dame ; il ne sait plus à quel moment il s’est mis à dire digitales. Le sol en est jonché, comme après une tempête. Il faudra balayer. Mais d’abord, dresser l’inventaire de toute urgence.

Il passe la grille et, son carnet à la main, s’avance dans le jardin qui exsude des odeurs métalliques – à moins que ce ne soit lui, son haleine, ses cheveux peignés en arrière, des effluves pris dans le col de sa chemise ou les plis impeccables de son pantalon, qui sait. Depuis qu’il a fêté ses soixante ans (et ça commence à dater), il n’est plus sûr de rien. Il redresse son grand corps courbé.

Ordonné selon les exigences des variétés et le grain du terreau, le jardin obéit à une architecture précise : les légumes alternent avec le lys, la verveine et le pavot, les plantes grimpantes font de l’ombre aux simples fragiles, le parfum des soucis fait fuir la vermine. Mais ses allures de jungle le rendent parfois compliqué à contempler. Le regard hésite face au foisonnement – de longues courges se déroulent jusque sur le gazon de réséda sauvage et d’anémones du Japon – et ce matin, il y a encore autre chose qui fait que, l’espace de quelques secondes, Gustave se laisse abattre par l’ampleur de la tâche. Pas de tempête, la nuit a été calme ; seulement, à l’aube, la rosée s’est déposée délicatement sur tout le domaine pour cristalliser en gelée blanche. Cela n’a l’air de rien et pourtant, trois jours avant l’équinoxe de septembre, tout est déjà condamné.

Pour se donner du courage, Gustave relève la présence du haut massif de zinnias. Sans doute serait-il étonné d’apprendre que cette espèce sera la première à éclore en orbite, en janvier 2016, à bord de la Station spatiale internationale – les pétales serrés qui se déploient dans la clarté violette de diodes électroluminescentes stimulant la photosynthèse. Étonné, émerveillé ou incrédule, mais il ne le saura jamais, il sera mort depuis longtemps : en admettant qu’on soit bien en septembre 1962, il lui reste, au moment où il inscrit dans son carnet ce mot de zinnias, tout juste quatorze années à vivre.

La large façade de la maison réfléchit la lumière livide. Il est peut-être huit heures du matin. Sous la fenêtre de maman, le noyer s’est dépouillé. Gustave note : reines-marguerites, haie de phlox, cactus, amaryllis d’été. Il n’a pas besoin de les décrire, ni même d’en faire un croquis ; il distingue dans la forme des noms la raideur des tiges, les tons de blanc, la dentelure des feuilles – lobées, arquées, rubanées, ovales, distiques, lancéolées. Il n’écrit rien sur les odeurs. Ne mentionne pas non plus les légumes, mêlés aux fleurs : pas un mot sur les laitues montées en graine, ni sur ces oignons anciens dont le premier bulbe a été transplanté il y a plus d’un demi-siècle depuis le jardin de la ferme de leur enfance.

Vernie de rosée, la terre croustille sous ses semelles. Il regarde où il met les pieds, passe près du cabanon et contourne le massif central de dahlias saumon et abricot qu’encadrent des tagètes d’un orange surnaturel : ses fleurs mexicaines, comme il dit. Les mêmes que dans certains tableaux du Douanier Rousseau qu’il a vus à Paris, il y a longtemps – et lui serait la charmeuse de serpents, cette haute silhouette noire qui joue de la flûte au bord du fleuve, en lisière d’une forêt exubérante où poussent des plantes en forme de cœur, de clochette, de lame, d’éventail. Une jungle, oui. Il remonte la plate-bande qui borde la maison et son carnet contient désormais les mots giroflées et rudbeckias. Des vendangettes courent le long du mur d’enceinte, la boule écarlate d’un géranium s’illumine, il prend note. Mais non, la charmeuse de serpents, ce serait Madeleine, bien sûr, lui serait tout au plus cet oiseau rose et gris, dans le coin inférieur du tableau, avec ses airs d’espèce menacée. Il écrase lentement les fleurs glacées, des pétales restent collés à ses semelles.

Le givre n’a pas fait de quartiers. Le lys tigré a rouillé, les robustes glaïeuls de l’arrière-été se sont brutalement fanés. Même la pourriture qui ourlait certaines feuilles est suspendue, stoppée net par le gel. Il faudra rentrer l’oranger, raide dans sa caisse de bois, en priant qu’il ne soit pas trop tard. Les premières poires mûrissent sur les espaliers, mais leur temps aussi est compté, Gustave le sait. Il consigne, de toute urgence, le nom des choses qui prennent fin.