parution octobre 2014
ISBN 978-2-88182929-1
nb de pages 144
format du livre 140 x 210 mm

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Alberto Moravia

Lettres d'amour à Lélo Fiaux

résumé

« Tu parles dans tes lettres de nos amours comme d’une sombre période de ta vie – il se peut qu’elle ait été sombre, je suis assez sombre moi-même, mais je suis sûr qu’elle n’a pas été inutile ni mauvaise – tu t’apercevras plus tard que ton expérience de Rome t’a beaucoup changée – et en mieux – cela n’est pas mon mérite mais le tien: tu as su en effet aimer vraiment et avec tout ton cœur – c’est-à-dire que tu as vécu sérieusement – avant ça n’avait été que frivolité et badinage –»

 

Suite à leur rupture, Alberto Moravia (1907-1990) a écrit trente lettres en français à l’artiste suisse Lélo Fiaux (1909-1964). L’amour de l’écrivain pour cette femme profondément libre est inscrit à jamais dans l’univers intérieur du romancier.

 

biographie

Alberto Moravia est un écrivain italien dont l'oeuvre dissèque les rapports amoureux, qu'ils soient sexuels, charnels ou spirituels. Il a été aussi journaliste, essayiste et député européen. Lorsqu'il rencontre Lélo Fiaux, Alberto Moravia est un écrivain naissant dans une Italie qui devient fasciste. Ensemble, ils vivent une passion pendant 6 mois qui les marquera tous deux au fer. 

 

Livres Critique

« (…) un livre émouvant et rare ; au-delà des 30 lettres de l’auteur du Mépris, toutes inédites, on appréciera les nombreuses photographies et reproductions d’œuvres signées Lélo Fiaux. Ce livre enchantera les amateurs d’art, de littérature et de passion amoureuse. Mieux, il offrira des clés de compréhension essentielles à tous ceux qui veulent découvrir l’œuvre de l’écrivain et/ou de l’artiste-peintre. » Jean-Pierre Gayerie

marie claire - édition suisse

« Si Moravia ne se présente plus, le nom de Lélo (Hélène) Fiaux est peut-être moins connu, et c’est l’un des mérites de ce recueil que de remettre à l’honneur cette artiste peintre lausannoise à la personnalité solaire. Elle rencontre Moravia à Rome en 1933 : leur amour ne durera pas, mais, sitôt rompue, la liaison inspire au romancier italien tourmenté une longue correspondance, nostalgique et d’une complicité étonnante. Les réponses manquant, cette édition pleine de finesse les remplace par les œuvres de l’artiste et divers documents. Absente, Lélo irradie d’avantage encore… » 

"Pépite" du Temps

"Le Musée Jenisch s'associe aux Editions Zoé pour publier ces lettres, écrites dans un français maladroit, souvent touchantes par ce qu'elles révèlent de doutes chez le jeune homme, face à une femme qui choisit toujours la liberté." 
 

La Liberté

« “Ma vie sans toi est bien ennuyeuse, avec toi c’était une tempête continuelle.” Alberto Moravia envoie ces mots flamboyants à l’artiste vaudoise Lélo Fiaux en automne 1934, peu après la fin d’une passion de quelques mois. Fugace, mais assez intense pour que l’écrivain italien n’ait de cesse, une décennie durant, de souffler sur ces braises éteintes, animé par la persévérance touchante et inutile de l’amant éconduit. (…) » Thierry Raboud

Flori Lettres

"(...) Entre tentation de ramener Lélo Fiaux à lui et constat pessimiste de leurs divergences profondes, Moravia affirme dans cette correspondance sa vision tragique de l'amour et de l'existence. Sa gravité d'intellectuel, son angoisse face à une Italie fasciste, son engagement créatif, son besoin d'être rassuré par un amour exclusif, ne peuvent s'harmoniser avec la désinvolture, l'égoïsme, le manque de conscience politique dont Lélo fait preuve à ses yeux. (...) L'auteur du Mépris restera durablement marqué par cette passion de jeunesse et la personnalité farouchement indépendante de la peintre suisse inspirera les profils féminins libres, terriblement désirables et insaisissables dépeints dans ses livres. (...)" Elisabeth Miso

www.parutions.com

« (…) Ces lettres à Lélo Fiaux constituent donc une très jolie curiosité. L’homme est écrasé par sa peine mais le ton est digne, et l’on imagine l’absence se creuser entre les deux êtres. (…) A noter également la très agréable mise en page de l’ouvrage avec la présence en papier glacé de photos des deux protagonistes et de certains tableaux de l’artiste. Un beau livre comme on aimerait en découvrir plus souvent. » Jean-Laurent Glémin

Lettres d'amour à Lélo Fiaux: extrait

Je n’écris pas ces mots pour t’amadouer, si tu veux me quitter tu es libre de le faire, mais pour te dire combien je me suis repentis de ce qui est arrivé –

 

Quant à la dureté il n’y a en aura jamais assez, même dans l’amour –

Tu m’as aimé, souviens-toi de ça c’est déjà beaucoup savoir se faire aimer –

–      d’ailleurs je n’ai rien à faire: mon roman est fini[1] tu n’es plus là pour me disputer avec toi et faire l’amour, je passe le temps en lisant et en réfléchissant –

–      pour mon compte j’ai déjà compris que l’amour comme toute autre chose de cette vie n’est rien moins que tragique.



[1] mon roman est fini : Moravia parle des Ambitions déçues