parution septembre 2015
ISBN 978-2-88182-951-2
nb de pages 64
format du livre 105 x 150 mm

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Heike Fiedler

Mondes d'enfa()ce

résumé

Dans Mondes d’enfa()ce, Heike Fiedler revient sur son parcours. Tout en fouillant dans son passé allemand, elle comprend mieux d’où lui vient sa passion pour les mots et le jeu avec la langue. A la frontière entre littérature, performance, musique et art contemporain, tout comme sur le fil entre le français qu’elle privilégie, et l’allemand, sa langue maternelle, Heike Fiedler a su créer un univers artistique puissant et expressif. Mondes d’enfa()ce est un texte autobiographique, à la facture plus classique, qui témoigne de cet univers.

biographie

Née en Allemagne en 1963, Heike Fiedler vit et travaille à Genève. Son travail se décline dans différents registres: performances, interventions en milieu urbain, réalisations visuelles et sonores, publication de flip-book et autres, écriture de poèmes et d’histoires courtes. Elle se produit seule et/ou en constellation, souvent avec des musicien-ne-s venant de la scène de l’improvisation et/ou de l’électroacoustique. Elle a réalisé plusieurs publications (revues, blogs, sites), a participé à des expositions collectives et à de nombreux festivals dans plusieurs pays en Europe et ailleurs. Avec Vincent Barras et Alain Berset, elle a fondé l’association de poésie sonore Roaratorio.

Le Courrier

« (…) Dans ce petit livre en prose paru chez MiniZoé, Heike Fiedler évoque à la troisième personne son enfance allemande et son chemin vers l’écriture. On plonge dans l’Allemagne de l’Ouest des années 1960, dans la banlieue de Düsseldorf où la famille vit dans un immeuble de briques rouges. L’art n’y pénètre pas, les parents travaillent sans cesse, et les mots sont rares pour exprimer l’intime, mais pas seulement : “Même des mots existants il fallait se réapproprier. Un pays entier devait retrouver le sens perdu des mots violés durant le régime nazi, des mots utilisés pour planifier l’horreur. ” La jeune fille cherche une langue à soi pour définir sa place au monde. Mais c’est ailleurs, à l’étranger, qu’elle trouvera “la source d’une langue nouvelle”, qui lui permettra de fuir “les lignes prédestinées”. Mondes d’enfa()ce a été écrit en français : un détour nécessaire pour évoquer ce passé avec un regard renouvelé et raconter la genèse d’une langue poétique métisse. » Anne Pitteloud

Le Temps

« “Creuser la mémoire et transformer les images en souvenir. Les mots courent, hésitent, trébuchent, tant pis. Dehors, le monde a changé.” Telle est l’ouverture de ce court récit signé Heike Fiedler, Genevoise d’origine allemande, poétesse et performeuse.

Son récit, celui d’une enfance ailleurs, en face, en Allemagne, est parsemé de mots allemands. Formules de jadis maintes fois entendues DB Deutsche Bahn – où travaille le père; Nachtschicht – il travaille de nuit; den Henkelmann, la gamelle qu’il emporte avec lui; Schrebergarten – les jardins familiaux où il se rend après le travail. La petite fille regarde, agit, rêve à la troisième personne. Réminiscences de cette autre, celle d’en face, la petite qu’on était avant, qu’on est toujours un peu, qui vivait en Allemagne.

L’Allemagne après-guerre. La première télévision, un sapin-parapluie, la soupe aux lettres, les Berliner (inventées en hommage à Kennedy), toute une époque. Mais derrière les réunions de famille, les anecdotes, les objets datés, une autre histoire, forcément. Traces du génocide, d’un totalitarisme, un mur. “Nous cherchons à comprendre ce que nos parents auraient voulu ou auraient pu savoir, si leurs propres parents leur en avaient parlé”, écrit-elle.

Et puis, la Suisse, romande, une autre langue, les mots du français sur le bout de la langue, de nouveaux jeux de mots: “meringue” se dit Baiser en allemand. Ce récit poétique, fort, se trouve complété d’une postface de Julien Burri qui montre comment l’auteure jongle, habilement, avec la surprenante persistance du passé. » Eléonore Sulzer

Mondes d'enfa()ce: extrait

Le père voulait taire ce que le fils voulait savoir, savoir pour le dire, pour éviter que les atrocités se répètent, mais déjà les tribunaux jugeaient les criminels des nouvelles guerres.