Daniel Maggetti

Daniel Maggetti est né au Tessin en 1961. Il termine ses études de lettres à l'Université de Lausanne par une thèse de doctorat consacrée à L'invention de la littérature romande 1830-1910 (Payot, 1995). Directeur du Centre des littératures en Suisse romande (CLSR), il collabore à de nombreux projets d'édition critique de textes. Pour Zoé, il a notamment dirigé l'édition scientifique de Tout Catherine Colomb, codirigé avec Claire Jaquier celle des Œuvres complètes de Gustave Roud, et avec Stéphane Pétermann la Petite Bibliothèque ramuzienne.

Matlosa (2023, domaine français)

Matlosa

"Matlosa": dans le village de Suisse italienne où Cecchino arrive avec son fils au début des années 1930, c’est ainsi qu’on appelle toute personne dont on ignore la provenance. Pour ce charbonnier lombard qui fuit le fascisme, l’exil est une page blanche à remplir, alors que pour Rosa, son épouse, l’horizon s’assombrit. Quant à Irma, leur fille adolescente, elle prendra très vite l’accent des vallées qui l’accueillent. Daniel Maggetti s’inspire des trajectoires de ses grands-parents et de sa mère pour se questionner "sur l’appartenance et l’identité, sur leur réalité et leurs intermittences". Tissant entre elles sources officielles et conjectures plus ou moins fondées, il compose un roman tendu, écrit dans une langue malicieuse, érudite et d’une grande poésie.

Une femme obscure (2019, domaine français)

Une femme obscure

Que sait-on de Melanía ? Qu’elle est une survivante ; que les femmes autour d’elle meurent ou disparaissent, à commencer par sa mère et ses sœurs ; qu’enfant déjà, elle pose sur toute chose des yeux noirs et ronds d’une intensité inquiétante ; qu’elle gardait les chèvres ; qu’elle est tombée enceinte toute jeune, personne ne saura jamais de qui.

Daniel Maggetti dresse le portrait ambigu et lacunaire d’une femme forte, inspirée de sa grand-mère décédée cinq mois avant sa naissance. De rares objets, trois photographies, quelques épisodes colportés d’une génération à l’autre nourrissent l’histoire de cette vie d’il y a cent ans dans un village isolé des Alpes tessinoises.

La Veuve à l'enfant (2015, domaine français)

La Veuve à l'enfant

En plein XIXe siècle, don Tommaso Barbisio, un prêtre piémontais raffiné, tombe en disgrâce et est relégué dans la cure d’un village de Suisse italienne, au fond d’une vallée reculée. Il y prend pour servante Anna Maria, une veuve âgée qui vit seule avec un enfant, dont il découvrira progressivement le passé mystérieux.

Si don Tommaso est une figure entièrement fictive, Anna Maria a existé. Comme son mari, dont les méfaits sont à l’origine d’une légende racontée depuis des générations, elle est sortie d’un arbre généalogique aux branches aussi touffues que celles d’un coudrier jamais taillé, et ses différends avec sa belle-fille ont laissé des traces dans les archives de l’émigration tessinoise en Australie. À la frontière du récit historique et de l’invention romanesque, dans le bruissement de plusieurs langues qui s’entrechoquent, La Veuve à l’enfant met en scène deux personnages énigmatiques et intensément humains, dont la vie sera marquée par la rencontre de l’autre.

 

 

 

 

Julia Alpinula à la trace

Victor Hugo en parle, mais Lord Byron l’a découverte avant lui. Dans leur sillage, de nombreux écrivains romantiques chanteront son histoire. Elle, c’est Julia Alpinula, fille d’un haut dignitaire d’Helvétie, attachante et héroïque par sa volonté de résister aux abus des Romains. Remontant le temps, Daniel Maggetti montre comment elle est mise en scène et utilisée par divers auteurs férus de légendaire, jusqu’au coup de théâtre qui conduira à sa disparition…