Quand Nicolas Bouvier et Bruce Chatwin réinventent la littérature de voyage, un autre vagabond silonne l’Asie en un itinéraire expiatoire. Trente après sa parution, voici réédité son chef d’œuvre. Par son ampleur, son lyrisme et son humanité, Le Long Eté évoque L’Odyssée autant que Le Livre des merveilles. Mais si Homère et Marco Polo ouvrent pour nous le monde, Pestelli y décrpyte profanation et agonie.

Témoin infatigable, Lorenzo Pestelli a su, dans un français qu’il a conquis et façonné comme un cristal, mêler ses thèmes les plus intimes aux affres de peuples basculant inexorablement dans ce que nous appelons la mondialisation.

Au sens où l'écrivain voyageur possède un logis où il retourne afin de rédiger en paix ses aventures, Lorenzo Pestelli (1935-1977, auteur du Long Été) n'en était pas un. Homme en fuite plutôt, toujours et partout de passage.

Écrites à Kyoto en 1966, les Onze lettres à Pénélope, poème en prose de l'amour, du danger, de l'attente et de la mort, condensent et cristallisent son génie. C'est un des ses plus beaux textes.

Postface de Catherine Safonoff