Friedrich Glauser

Friedrich Glauser

 

Connu en Allemagne, Friedrich Glauser est surnommé le « Simenon suisse ». Né en 1896 à Vienne, mort en 1938 en Italie. Son cursus scolaire l’a conduit en Suisse romande, en Suisse allemande et en Autriche; il a effectué de nombreux séjours dans des foyers éducatifs et des hôpitaux psychiatriques, en raison de sa dépendance à la morphine. De son vivant déjà, il était connu comme auteur et créateur du personnage de l’inspecteur Studer. Après sa mort, son oeuvre est tombée dans l’oubli, et a été redécouverte dans les années 1970.

 

La Légion étrangère (2012, Minizoé)

La Légion étrangère

Excès de haine, excès d'admiration, tels sont les sentiments que l'on porte à la Légion étrangère, «comme à toutes les institutions qui se proposent de faire basculer le destin», écrit Friedrich Glauser (1895-1938). Il s'y enrôle en 1921, sert un an et demi près de Bel-Abbès dans une vallée de pierres, de chaleur accablante et d'ennui absolu. Ecrivain à la vie tourmentée, il a aussi expérimenté le dadaïsme et la clinique psychiatrique. Sur la Légion, il a publié le roman Gourrama et ce court récit autobiographique inédit en français.

                                                                          

Postface de Christa Baumberger

Traduit de l’allemand par Lionel Felchlin
Le Thé des trois vieilles dames

 

Deux heures du matin, la touffeur estivale écrase la place du Molard à Genève. L’agent de police Molan s’ennuie à mourir dans l’indolence nocturne de la Rome calviniste. Ce dont il rêve, c’est d’un verre de vin blanc. Mais arrive devant son képi un jeune homme qui s’écroule et perd connaissance. Malan dévale l’escalier des toilettes pour appeler une ambulance et là, il reçoit un coup de tête dans le ventre. KO, le flic, qui finit par se réveiller et par apprendre, à l’hôpital, que le jeune homme, secrétaire d’un diplomate, a reçu l’injection d’un poison dont il meurt sous ses yeux, tétanisé.

Ce drame est un prélude à d’autres meurtres, affaires de drogue, chassés croisés d’agents de renseignement, société secrète et intrigues, le tout mettant un holà tumultueux au calme coutumier à la cité au bout du lac Léman. Et, bien sûr, trois vieilles dames boivent du thé en papotant, dans un pavillon de l’hôpital psychiatrique.

Maxime Pietri

Traduit par Daniel Renaud