Jeremias M. Gotthelf

Fils du pasteur Sigismond Bitzius, Jeremias Gotthelf (1797-1854) vécut son enfance à Utzenstorf (Berne) avant de rentrer à l'académie de Berne en 1814 pour suivre des études de théologie. Il devint vicaire de son père à Utzenstorf en 1820 et le resta jusqu'à sa mort en 1824. Il déménage alors à Herzogenbuchsee, puis à Berne et finalement en 1830 à Lützelflüh. Il commence à écrire dans le journal Volksfreund à la suite des événements de 1831. Mais il ne va pas se contenter du journalisme. Il commence à publier ses livres en 1837 et ne cessera jusqu'à sa mort. Il laisse treize romans et soixante-dix récits. Les plus connus sont Heurs et malheurs d'un maître d'école (Leiden und Freuden eines Schulmeisters), Barthy le vannier (Barthli der Korber), Elsi l'étrange servante (Elsi, die seltsame Magd), L'araignée noire (Die schwarze Spinne), Argent et esprit (Geld und Geist).

Gotthelf s'attache dans ses oeuvres à décrire l'impact de la modernisation (démocratisation, capitalisme) sur la société paysanne. Pour rendre l'authenticité de ce monde rural, il n'hésite pas à mêler sa prose de dialecte bernois ; une démarche qui n'est pas sans annoncer celle d'un Ramuz. Contrairement à Gottfried Keller, Gotthelf est un conservateur, qui observe d'un oeil méfiant la Suisse se transformer. La critique allemande voit en lui un auteur significatif de l'époque BiedermeierThomas Mann trouvait même à la simplicité rustique de ses personnages quelque chose d'homérique.

Benz (2011, Minizoé)

Benz

Célèbre pour ses vastes romans qui l'ont fait surnommer « le Tolstoï bernois », Jeremias Gotthelf (1797-1854) s'attache dans ses oeuvres à décrire l'impact de la modernisation sur la société paysanne. Dans Benz il réfléchit aux relations entre vice et pauvreté. Pour rendre l'authenticité de ce monde rural, Gotthelf n'hésite pas à utiliser le dialecte bernois ; une démarche qui n'est pas sans annoncer celle d'un Ramuz

Traduit de l'allemand par Marianne Derron et Alain Corbellari