parution octobre 2013
ISBN 978-2-88182-903-1
format du livre 140x210

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Imraan Coovadia

Flux et reflux

traduit de l'anglais par Laurent Cantagrel

résumé

 

Dans l’Afrique du Sud contemporaine, Arif, professeur de médecine, est tué chez lui d’un coup de revolver. Sa mort plonge Nafisa, sa femme, et Shakeer, son fils, dans un monde d’énigmes et de non-dits, de trafics d’organes et d’argent, de conflits politiques, scientifiques et raciaux, sur fond du drame lancinant du sida. Mère et fils, aussi liés qu’étrangers l’un à l’autre, sont amenés à remettre en cause leurs convictions et leur mode de vie, à clarifier leurs relations avec leurs proches, dont ils découvrent qu’ils savent si peu.

Cette tragédie intime et familiale est aussi un tableau de la ville de Durban et de sa communauté indienne musulmane, et, au-delà, une réflexion sur la difficulté à tourner une page, à prendre un nouveau départ, dans un monde où différentes communautés coexistent sans communiquer entre elles.

biographie

 

Né à Durban, Imraan Coovadia est Sud africain et appartient à la communauté indienne. Flux et reflux  est son troisième roman, pour lequel il a reçu le prix du meilleur roman du prestigieux Sunday Times et le prix du roman de l’Université de Johannesbourg. Il enseigne la littérature à l’Université du Cap. Flux et reflux est son premier roman traduit en français.

Les Lettres & les Arts

« (…) Le texte est limpide et glisse agréablement. Il nous immisce en finesse dans une ambiance et un contexte aux contrastes marqués, entre riches propriétés et townships, histoires d’amours avortées et épidémie du sida. C’est avec une belle force d’évocation et sans excès que l’auteur partage les réflexions de Nafisa et celles de Shakeer, rendant sensible l’impossible communication entre la mère et son fils. (…) Certaines phrases, métaphoriques, relèvent cette situation en usant d’un humour noir (…). (…) le désespoir puissant et le fatalisme rendus sans apitoiements finissent par nous habiter pour longtemps. (…) » Julie Montandon

Le Monde

Mortel déni

« Longtemps, le gouvernement sud-africain a nié l’existence du virus du sida, avant de décider que la médecine traditionnelle suffirait à endiguer la pandémie. Il a fallu le courage de militants associatifs et de médecins pour que la vérité l’emporte, difficilement. C’est à ce sujet, encore sensible, que s’attaque Imraan Coovadia, issu d’une famille indienne et musulmane de Durban. En partie autobiographique, Flux et reflux, premier roman traduit de cet écrivain subtil et insolent, tient du thriller (Arif, professeur de médecine, s’est-il suicidé ou a-t-il été victime d’un assassinat politique ?) et de la saga intimiste (les relations entre Nafisa, médecin praticien, veuf d’Arif, et Shakeer, le fils, sont brouillées par les non-dits). Un portrait caustique de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui. » Catherine Simon

Le Courrier

« (…) Flux et reflux raconte donc l’histoire de la mère et du fils, propulsés par ce drame dans un quotidien d’énigmes dont les découvertes morbides font écho aux grands maux de l’Afrique du Sud contemporaine : trafic d’argent et d’organes, corruption politique, négation de l’épidémie. Un cheminement sans contours et sans certitudes, telle est l’impression forte que donne le troisième roman d’Imraan Coovadia, issu lui-même de la communauté indienne de Durban : première de ses œuvres à être traduite en français, cette tragédie intime propose une véritable réflexion sur un pays dont les différentes communautés coexistent sans pour autant vivre ensemble. Entre rituels zoulous et musulmans, l’auteur parvient à nous plonger dans un univers hétéroclite tout à fait envoutant où les personnages sont animés d’un réalisme frappant. (…) Mais Flux et reflux propose plus que de simples parcours de vie : entre conflits scientifiques et politiques, la tragédie familiale et l’Histoire se répondent ici avec beaucoup de subtilité. » Marie Duboule

le temps

Arif s'est-il suicidé ou a-t-il été assassiné? Le vieux chercheur vient de recevoir la greffe qu'il attendait. A-t-il voulu mourir à l'aube d'une retraite imposée? Ou éviter de témoigner à un procès qui l'inquiète? Sn fils, Shakeer (...) ne croit pas à cette hypothèse. Sa mère, Nafisa, abandonne aussi l'idée d'une mort volontaire (...). Mais qui a tiré sur Arif dans son lit de malade? Cette question traverse tout le livre comme un fil rouge, et ce fil en tire d'autres, profondément emmêlés dans le tissu de la nouvelle Afrique du Sud.

Flux et Reflux est un drame familial sur fond de bilan social et politique. (...)

Le sida, les trafics d'organes, les conflits entre groupes ethniques et classes sociales, les questions d'argent, les convictions éthiques et politiques et leur rapport à la réalité: ces arrières-plans occupent une grande place dans le roman.

Mais la figure centrale de Nafisa est assez complexe et intéressante pour sauver le récit de la démonstration. Cette femme d'origine modeste, déclassée par le haut, très engagée dans son métier, se découvre tout à coup vulnérable et insatisfaite. Elle qui s'était toujours perçue comme une molécule dans un ensemble se trouve comme "atomisée" par la disparition de son mari. Et cet atome doit apprendre à se détacher: des choses qui l'encombrent, de sa maison, de l'argent, des liens qui la retiennent, de l'hôpital où elle se sent impuissante. Ce lâcher-prise la laisse dépouillée, peut-être condamnée, mais très vivante au seuil d'une nouvelle existence." Isabelle Rüf