parution mai 2024
ISBN 978-2-88907-383-2
nb de pages 176
format du livre 140x210 mm

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Robert Walser

La buveuse de larmes

Traduit de l'allemand par Marion Graf

résumé

Voici trente-deux proses brèves qui révèlent Robert Walser en homme-orchestre, capable d’illustrer le genre du feuilleton dans toute sa bigarrure et sa mobilité. Tour à tour chroniqueur, épistolier, penseur, paraphraseur, flâneur, conteur, il observe l’animation d’une gare, médite sur la montée des nationalismes, perce à jour la comédie humaine ou surprend une sulfureuse «buveuse de larmes». Léger, attentif, ce narrateur changeant n’est jamais où on l’attend. Sa fine ironie, sa lucidité ouvrent une brèche dans le quotidien. C’est là qu’il invite le lecteur à le rejoindre: «J’appartiens de toutes mes fibres au présent.»

Préface de Peter Utz

biographie

Entre l’homme exemplaire qui a passé 23 ans interné à Herisau à ne s’occuper que de remplir strictement les tâches imposées, tel un moine, en ne se permettant que la promenade, les jours de congé, et le rebelle qui a dit «personne n’a le droit d’en savoir sur moi plus que moi-même», il y a la force d’un écrivain qui fait un avec son narrateur et son héros; qui se connaît lui-même mais ne s’adaptera jamais au monde social; qu'un rien surprend, quand il cherche un sujet partout dans une pièce, sous le lit et ailleurs, et qu’il s’exclame soudain devant le plus banal objet sous ses yeux, un parapluie défraîchi accroché à un vieux clou : voilà le sujet le plus admirable ! On ne peut que l’aimer à le suivre dans ses textes longs ou ses petites proses. On a envie de le voir joué au théâtre, d’en faire sa lecture quotidienne. Sa modernité tient certainement à la quantité de courts textes qui peuvent être lus rapidement, et à ses thèmes qui parlent à chacun.

Le Courrier

"Il faut bien le dire: on ne se lasse pas de voir revenir de sa foulée alerte le fantôme bien vivant de Robert Walser (…) ce scrutateur à la fois débonnaire et pénétrant des moindres recoins du réel. (…)
Si la voix de Robert Walser réussit à nous toucher pareillement, c’est parce qu’en elle se mêlent l'air de rien la tendresse dilettante et le titillement de l’ironie, le don du cœur et la culbute de l’esprit. L’écrivain sait prendre son lecteur par la main, l’amadouer sans l'effaroucher tout en lui ménageant des surprises, qui tiennent à sa façon très personnelle de jouer de rapprochements contradictoires au sein de la phrase, ouvrant ainsi des brèches où se profile la figure du vertige. (…)

Cette complicité chaleureuse ressentie au contact de ces textes tient aussi à leur dimension autoréflexive. Souvent, le narrateur s’y met en scène, avec l’humilité de l’artisan, prenant plaisir à imager l’exercice en cours, se représentant tantôt sous les traits du bricoleur, du dessinateur, du menuisier, du forgeron. « Quand je suis bien disposé, c’est-à-dire de bonne humeur, je taille, je bricole, je forge, je rabote, je cogne [...] On peut, si on en a envie, m’appeler un tourneur qui écrit. Quand j’écris, je tapisse.»" Maxime Maillard

Le Temps

"Toute nouvelle parution de Robert Walser est un événement : La Buveuse de larmes, recueil de proses inédites, n’échappe pas à cette règle. (…)
Comme chez tout écrivain important, tout est passionnant chez Walser. « Le matériau trivial » dont Walser fait des bijoux s’appelle la vie, tout simplement. Le bavardage oral a chez lui la profondeur de l’écrit, et l’écrit a la légèreté de l’oral. (…)
Walser est l’écrivain de toutes les libertés, de toutes les audaces. Il s’observe lui-même en train d’écrire tout en prenant des nouvelles de son lecteur, oubliant de se prendre au sérieux. En sa compagnie, on partage un long bavardage enchanteur. Quelque sujet qu’il aborde – un séjour à la campagne, le compte rendu d’un livre, une fête en forêt, une promenade... – sa voix de conteur égrène, chemin faisant, de douces vérités." Samuel Brussell

Le Matin Dimanche

"Retrouver Robert Walser, quel enchantement! (…)
Les textes de La buveuse de larmes étaient destinés à se nicher dans les journaux, en occupant cet espace de liberté littéraire qu’on appelle « feuilleton » dans les pays germanophones. Dans leur diversité de tons, de thèmes, de formes, ils montrent l’étendue du clavier sur lequel l’écrivain jouait. Qu’il fasse briller la poésie électrique de la ville, qu’il rêve de se mettre au service d’une servante ou qu’il envisage l’hypothèse selon laquelle Guillaume Tell et le bailli Gessler pourraient être « une seule personnalité contradictoire », c’est toujours la même ivresse du langage. Lire Robert Walser, c’est se laisser entraîner sur un ruban de Möbius où tout se révèle toujours réversible: le dehors et le dedans, la liberté et la servitude, la légèreté et la gravité, la joie et l’angoisse, les rires et les larmes qu’il nous fait boire." Michel Audétat

Marianne

"Dans La buveuse de larmes, qui réunit des textes écrits en 1925 et 1932, on retrouve le talent de prosateur de l’écrivain sur format court et la profondeur de ses méditations, que ce soit sur des événements banals (une promenade, un baiser, un film) ou sur des figures d’exception (Guillaume Tell, Jésus). Chaque texte peut être lu indépendamment des autres et le lecteur y percevra comme une fenêtre sur le monde, comme un bref instant de vie où la finesse de la subjectivité de Robert Walser ébranle nos lieux communs." Matthieu Giroux

Le Figaro

Je suis une sorte de romancier artisan. Je taille, je brûle, je forge, je raboute, je cogne, je donne des coups de marteau et je cloue » : tel est l’art poétique de Walser. Pas de grandes idées, pas de grands sentiments. Un art modeste : un sujet lui vient à l’esprit, et il fabrique son objet. Ce dentellier est aussi un virtuose, et alors il devient moins un dentellier qu’une araignée qui tisse sa toile à partir d’un unique fil : c’est La buveuse de lames, qui donne son titre au volume, une seule phrase qui poursuit son sujet jusqu’à l’épuisement.
Robert Walser a écrit des romans miniatures, des essais miniatures, des descriptions miniatures, des drames miniatures : il est dans le minuscule, travaillé, raboté, et il sait qu’en agrandissant ce minuscule on verra renaître la vie. Le lire demande de la patience, une attention au moindre détail : Walser est un écrivain qui écrit à la loupe." Christophe Mercier

Esprit

"L’écriture de Walser a pour effet paradoxal de faire disparaître son objet – ville, livres, théâtre, films – dans le tourbillon d’une écriture restituant l’accélération, la fragmentation, la nervosité de la modernité naissante dont Berlin fut l’épicentre."

« Feuilletons de la servitude volontaire » un article de Christophe Solioz à lire ici

Valeurs actuelles

"La buveuse de larmes, c’est un roman de Pierre Decourcelle (…) ; Robert Walser lui fait un sort inattendu, en reprenant le titre pour l’une de ses petites proses les plus explosives, où en une seule phrase sur trois pages et demie toute la menaçante réalité du monde se concentre et finit par éclater — mais c’est une apocalypse de mélodrame, des larmes pour rire. Que si, selon la fameuse définition de Gide, un journal est ce qui a moins d’intérêt demain qu’aujourd’hui, les “proses brèves” que, sa vie durant, Robert Walser (1878-1956) a publiées dans les journaux sont l’honneur et le rachat du journalisme. (…) On comprend que la critique, par vocation “absolument moderne”, soit fascinée par un écrivain si invinciblement fragile ; on comprend aussi qu’il ait intéressé Kafka.

« Que le monde est beau et bon, quand on se promène ! » Bien sûr, Walser est ironique, satirique autant qu’on voudra ; mais il y a dans son ironie même une inquiétude qui serre le cœur. La réalité a-t-elle beaucoup plus de consistance que le rêve ? (…)
La vie extérieure, celle des autres, intéressait si peu Walser — elle qui l’empêchait d’écrire — qu’il entrera de lui-même chez les fous, parmi lesquels il mourra, d’une mort non moins fascinante que sa vie, et qui lui ressemble : il est parti se promener, seul, et on l’a retrouvé dans la neige, le jour de Noël. La promenade était finie." Philippe Barthelet

La Croix

"[Walser] capte le quotidien, évoque un livre, raconte un rêve, des silhouettes glissent. Beaucoup de ses textes restent inédits.
Dans La buveuse de larmes sont rassemblées trente-deux petites proses brèves que Walser n’avait pas envoyées, anecdotes, fragments de nouvelles, méditations sur son métier d’écrivain, souvenirs de jeunesse. Est-ce lui qui confesse sa foi dans le texte Quelques propos sur Jésus : « il a glissé une lumière dans les provinces de la vie, presque ou même tout à fait invisible » ?" Francine de Martinoir

Le Matricule des Anges

"Un art du voir s’articulant autour d’une fausse naïveté de l’œil, une oreille ouverte aux discours du « temps-présent », une ironie subtile désamorçant et renversant tout jugement de valeur, une écriture qui semble d’une infinie simplicité mais qui est inimitable, et puis un invincible désir d’être insignifiant et de le rester : tout Robert Walser (1878-1956) est là. Tout son être aura été noué aux mots, faisant de lui l’un des derniers héros de l’écriture avec Kafka (qui l’admirait), Borges, Artaud ou Thomas Bernhard. (…)

De brèves proses donc, dans lesquelles Walser se fait tour à tour chroniqueur, conteur ou « artiste en chef dirigeant sa plume ». Que le texte prenne la forme d’une rédaction, d’une causerie ou d’une lettre importe peu. Walser écrit comme il pense, s’adresse au lecteur, se parle à lui-même. Et c’est toute son époque qui défile : les trains, les chapeaux à plumes, la grande ville, le cinéma, le théâtre, les expositions, l’excursion dominicale, les vulgarités de la réussite. C’est qu’il s’inspire de son réel quotidien, du monde qui l’entoure, de ce qu’il voit lors de ses promenades car la marche lui est un mode d’être autant qu’une source de motifs d’écriture. « II ne faut pas aller bien loin pour pouvoir dire qu’on vit quelque chose. »" Richard Blin

Daily Passions

"Au fil de ma lecture j’ai pensé aux auteurs-artistes suivants : Magritte, Ensor, Desproges, Vialatte, Chaissac, Kafka (dans cet ordre). Et deux citations, si je puis me permettre : « Je dévalise quand je dévisage » et « Hier, j’ai mangé du lard et des haricots tout en songeant à l’avenir des nations, songerie qui n’a pas tardé à me déplaire parce qu’elle nuisait à mon appétit. ». Noé Gaillard

Vigousse

"Sacré Robert, sacré Walser! De centaines de feuillets recouverts de pattes de mouche crayonnées (que les experts appellent micrographies), il extrait des scénettes criantes de vie et d’ironie, en les triturant, assemblant, réécrivant à la plume, comme les moines copistes du Moyen Age. Au départ, c’est une jungle sans titre ni date. A l’arrivée, ce sont des textes fluides et totalement publiables. Ils sont pleins d’apartés, de digressions, notamment quand leur auteur enrage de la pauvreté de son langage avec ses «peut-être», «semble-t-il» (Père et fille), ou qu’il donne foison d’explications pour s’assurer que les lecteurs suivent son raisonnement. D’ailleurs, il n’hésite pas à leur demander s’ils sont satisfaits de sa prose (Quelques bribes de mes années de jeunesse)." Marie-josé Brélaz

Libération

"Robert Walser exégète de Robert Walser : c’est une façon de lire La buveuse de larmes. [Ces] textes ont été écrits entre 1925 et 1932 et correspondent à la veine de Walser, le goût pour la promenade, les charmes de la soumission, une légèreté, une image de simplicité, de proximité et de distance (mais il y a aussi des pages sur Jésus ou la littérature suisse)." Mathieu Lindon

Librairie Gallimard

"Voici, selon l'auteur lui-même, "une espèce de récit", "un livre du moi découpé ou divisé"; une suite de court textes où étincelle le génie narratif de Robert Walser et l'acuité de son regard sur le monde. Chroniques, pensées, flâneries, ce recueil inédit prouve - s'il en était besoin - que Walser est un des prosateurs les plus fins et les plus éblouissants du siècle dernier."

Delamain

"Avec ce recueil de petites proses inédites, Robert Walser, écrivain du mouvement et de la dérive, porte son regard en de multiples fragments sur la singularité du monde, sur ses enchantements et ses déséquilibres. Tout simplement subime!!"

Librairie de Paris

"Disparu le jour de Noël en 1956, Robert Walser reste par ses livres un compagnon pour toute la vie. Délectez-vous de ses petites proses qui célèbrent la beauté et les aléas du quotidien, le goût des choses simples et des plaisirs (jamais coupables)."

L'usage du papier

"La buveuse de larmes est un recueil de textes inédits écrits dans les années 20 où l'écriture singulière de Walser croise sa fine observation de l'existence. À découvrir aux éditions Zoé!"

L'homme à tout faire (2024, Zoé poche)

L'homme à tout faire

Joseph Marti est engagé par Charles Tobler, inventeur riche et dépensier. Voilà le jeune homme immergé dans la vie des Tobler, chargé de tenir les comptes de son patron et d’éconduire les créanciers toujours plus nombreux, convié à jouer aux cartes avec Madame et à promener la famille en barque sur le lac voisin. Dans cette somptueuse villa où la réserve de cigares est toujours pleine et «le beurre est fait pour être mangé», Joseph se fait peu à peu une place. Mais le spectre de la faillite plane.

Postface de Walter Weideli

Traduit de l'allemand par Walter Weideli
Les rédactions de Fritz Kocher

Publié en 1904, Les rédactions de Fritz Kocher marque les débuts de Robert Walser sur la scène littéraire. Déjà, ses figures d’écrivains masqués, parmi lesquelles l’écolier subversif, expérimentent la langue et en explorent les limites pour dire le quotidien. Des proses raffinées, nuancées de satire, qui annoncent l’extraordinaire potentiel littéraire de l’œuvre à venir.

Illustrations de Karl Walser
Postface de Peter Utz

Traduit de l'allemand par Jean Launay

Retour dans la neige (2023, Zoé poche)

Retour dans la neige

Les vingt-cinq proses brèves de Retour dans la neige témoignent d’une époque charnière dans l’existence de Robert Walser, qui quitte en 1913 la vie mondaine berlinoise pour regagner sa ville natale de Bienne, en Suisse. Au fil de ces textes, l’innocence du regard, l’infinie curiosité du flâneur, la pudeur devenue précepte littéraire, acquièrent une force intemporelle.

Préface de Bernhard Echte

Traduit de l'allemand par Golnaz Houchidar

Vie de poète (2021, Zoé poche)

Vie de poète

« Je le considère comme le meilleur, le plus lumineux, le plus poétique de tous mes livres jusqu'ici », écrit Robert Walser à son éditeur lorsqu’en 1917, il lui présente Vie de poète : vingt-cinq proses brèves où se côtoient les figures du mécène et du critique, plusieurs portraits féminins, Hölderlin aussi, et puis la grande route, la forêt, les contes, un poêle ou un bouton de chemise... ce recueil dessine la biographie éclatée d’un poète, qui laisse entrevoir celle de Walser lui-même.

Postface de Peter Utz.

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Petite Prose (poche) (2020, Zoé poche)

Petite Prose (poche)

Publié en 1917, Petite Prose illustre de manière exemplaire cette période charnière de la vie de Robert Walser que sont les années biennoises, après Berlin et avant Berne. Dans ces vingt et un textes, Walser explore avec jubilation tous les registres de la prose brève. Mêlant l’autobiographie et la fiction, il alterne la satire mordante et une vibrante méditation sur le néant. Pour Pierre Deshusses, « Walser cisèle l’abrupt et ce recueil nous le prouve une fois de plus » (Le Monde).

Postface de Peter Utz

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Ce que je peux dire de mieux sur la musique

Passer une soirée avec Robert Walser à l’opéra ou au café-concert, le suivre dans un salon bourgeois ou dans une ruelle nocturne où flotte un air d’harmonica, écouter en sa compagnie Chopin, Mozart, des interprètes virtuoses ou débutants, partager son regard acéré sur l’institution musicale... entre Walser et la musique, les soixante textes rassemblés ici dessinent une relation empreinte de ferveur et d’irrévérence. Ecrits entre 1899 et 1933, ces proses et poèmes, dont la moitié sont publiés pour la première fois en français, dressent le portrait littéraire d’un inventeur de formes et improvisateur sans préjugés qui n’a rien à envier à Erik Satie ou à Alban Berg.

Choix de textes édités par Roman Brotbeck et Reto Sorg

Traductions de Marion Graf, Golnaz Houchidar, Jean Launay, Bernard Lortholary, Jean-Claude Schneider, Nicole Taubes

L’ensemble des textes inédits sont traduits par Marion Graf

                                  

Traductions de Golnaz Houchidar, Jean Launay, Bernard Lortholary, Jean-Claude Schneider, Nicole Taubes et Marion Graf

Histoires d'images (2019, Zoé poche)

Histoires d'images

Saveurs des tableaux galants de Fragonard, bruissements de vie au détour d’un album d’Anker, conversation avec l’Olympia de Manet ou coup d’œil désopilant sur les miniatures de Daumier : à travers ces vingt et un textes et les œuvres d’art qui leur correspondent, Robert Walser nous fait découvrir sa galerie intérieure empreinte d’une sensibilité perçante, virtuose et délicieusement espiègle.

Traduit de l'allemand par Marion Graf

L'Étang et Félix (2016, Zoé poche)

L'Étang et Félix

Les deux textes de théâtre réunis dans ce volume mettent en situation l’enfant et l’adolescent dans leur rapport avec le monde.

L’Etang est un texte de jeunesse que Walser offrit à sa sœur sous forme manuscrite. C’est la seule œuvre que Walser ait écrite en dialecte. Elle met en scène le suicide simulé d’un adolescent, le jeune Fritz, qui ne se sent aimé de personne et voudrait reconquérir l’amour de sa mère. Ce récit clé préfigure la création future de Walser, maître des retournements subtils.

Les vingt-quatre épisodes de Félix, dialogues et monologues écrits en 1925, sont issus des microgrammes. Quelques traits d’une psychologie raffinée dépeignent avec humour l’éveil de la personne, sa rouerie distanciatrice dans l’affrontement avec les adultes et l’exercice de ses pouvoirs, les nuances de l’affirmation et de la conscience de soi. Le contenu biographique est évident, de même que dans L’Etang.

Traduit de l'allemand par Gilbert Musy
Robert Walser, lecteur de petits romans populaires français

Lecteur presque omnivore, Robert Walser était séduit par le roman populaire, ses ficelles et ses maîtres, Stendhal, Balzac, Sue et Dumas. Sans être vraiment bilingue, mais ayant grandi à la frontière des langues, il les lisait en français. Plusieurs proses écrites à Berne à la fin des années 1920 s’inspirent de petits romans à l’eau de rose parus sous couverture illustrée. Walser lit assidûment ces brochures à deux sous, écrites et produites en série (collection « Le Petit Livre », chez Ferenczi): il s’interroge, résume, parodie, s’approprie leurs intrigues et se délecte de la moralité ambiguë de ces récits aux titres suggestifs. Ce Minizoé  présente et commente trois de ces proses, dont l’une est inspirée par « Le Semeur de larmes », un roman signé Sim, un pseudonyme de Georges Simenon. 

L'Enfant du bonheur

Après ses Lettres, les Editions Zoé traduisent les proses de Walser parues dans le Berliner Tageblatt. Les quatre premiers textes (1907-1908) correspondent au genre prisé du jeune Walser : la composition. Ils font entendre la voix d’un écrivain déjà profondément singulier. Tous les autres, soixante-huit, sont écrits entre 1925 et 1933, spécialement destinés à ce quotidien berlinois au moment où Walser est à la tête d'une véritable entreprise de feuilletoniste pour les journaux de Suisse, d'Autriche, d'Allemagne et de Prague. Ils abondent en digressions, excentricités lexicales, rouerie langagière pour traiter les sujets du temps, nationalismes, émancipation de la femme, automobile, opéra, cinéma et littérature. Sa vitalité aiguise le sens du paradoxe et sape brillamment l’échelle des valeurs en cours.

 

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Seeland (poche) (2014, Zoé poche)

Seeland (poche)

«Être romantique ne signifie rien d’autre, peut-être, que d’avoir le don de se laisser charmer par les beautés de la vie et par l’immensité du monde, de ressentir l’amour du visible, et de voir, à côté du visible, également l’invisible.»

 

Seeland est un titre à part dans l’œuvre de Walser. Dès 1917, installé à Bienne, il veut construire un livre avec ses proses longues. Comme un architecte organise une place, il met au centre «La promenade» dans une version retravaillée, puis il dispose tout autour cinq textes sur la flânerie, sa famille et la région du Seeland, son lieu natal. Ainsi se succèdent «Une vie de peintre», «Récit de voyage», «Etude d’après nature», «La promenade», «Le portrait du père» et «Hans».

Robert Walser, né à Bienne en 1878, est mort à Herisau en 1956.

Traduit de l'allemand et préfacé par Marion Graf
Le Territoire du crayon. Microgrammes (poche)

« L’optimisme est une chose magnifique, voilà la réflexion que m’a inspirée une voix retentissante qui sortait de la bouche d’un promeneur. »

Robert Walser, né à Bienne en 1878, est mort à Herisau en 1956. Maître de la petite prose, il a écrit autant pour des livres et des journaux, où il envoyait ses textes pour vivre, que pour lui-même, dans l’attente de décider s’il pouvait et voulait les faire paraître. Ces textes inédits, écrits en caractères microscopiques au crayon depuis le début des années 20, choisis par Peter Utz, couvrent tous les thèmes chers à Walser.

 

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Lettres de 1897 à 1949

 

Au fil de ces 266 lettres, c’est toute la vie de Robert Walser, de ses débuts presque enchantés jusqu’aux sombres années de silence littéraire, qui prend un relief nouveau. Écrites à Zurich, Berlin, Bienne, Berne et Herisau, adressées à ses sœurs, à ses éditeurs, mais aussi à deux femmes, Frieda Mermet, qui fut sa muse et sa confidente, et la toute jeune Therese Breitbach, elles sont des pièces essentielles de son atelier d’écriture ; habitées de tendresse et de colères, d’intransigeance, d’indépendance, d’humour, d’ironie, d’un constant goût de vivre, elles donnent un coup de projecteur sur la carrière et le combat étonnant de l’un des écrivains les plus brillants et les plus mystérieux de la littérature moderne.

 

Robert Walser (1878-1956) a un destin littéraire rare, celui d’être, avec le temps qui passe, de plus en plus connu. Sa correspondance ouvre aux lecteurs français son univers personnel, dans un volume qui inclut les lettres récemment découvertes.

 

Lettres choisies et présentées par Marion Graf et Peter Utz 

Précédé de «Robert Walser et sa fringale épistolaire» de Peter Utz 

 

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Vie de poète, extraits audios, lus par Gilles Tschudi

 

Depuis la parution en français de L’Institut Benjaminta traduit par Marthe Robert en 1960, on a considéré Robert Walser (1878-1956) comme un fou, un vagabond, un écrivain génial, le maître de la «petite prose». Ce que l’on reconnaît aujourd’hui dans le monde entier, c’est qu’il est un des écrivains majeurs du début du 20e siècle, auteur d’une œuvre moderne dans laquelle il est autant rédacteur, narrateur que héros de sa propre histoire.

Vie de poète est considéré par Walser lui-même comme le plus lumineux, le plus poétique de tous ses livres.

 

Dans Vie de poète, un voyage à pied, un discours à un bouton, un séjour comme domestique dans un château, sont les éléments d’une biographie éclatée. Une tonalité à la fois facétieuse et sérieuse pour dire la solitude de l’artiste, ses déboires et ses joies.

 

 

Gilles Tschudi, connu pour sa précision et sa capacité d’incarner une voix, a joué au théâtre comme au cinéma des textes d’Elfriede Jelinek, Racine, Friedrich Dürrenmatt, Heinrich Böll, Peter Handke ou encore Max Frisch. Il a grandi avec Walser, qu’il dit avec intensité et simplicité. 

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Petite prose

Petite Prose, publié en 1917, illustre de manière exemplaire cette période charnière de la vie de Robert Walser que sont les années « biennoises », après Berlin, avant Berne. Dans ces vingt-et-un textes de longueur inégale, Walser explore avec jubilation tous les registres de la prose brève, entraînant le lecteur dans un pas-de-deux débridé qui annonce déjà la virtuosité des proses tardives. Mêlant l’autobiographie et la fiction, il fait miroiter une vivante galerie de portraits, réels ou imaginaires, et des petites farces burlesques, alternant la satire mordante et une vibrante méditation sur le néant pour conclure avec une prose plus ample, «Tobold», évocation pleine de magie et de malice de son expérience de laquais dans un château de Silésie...

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Au Bureau. Poèmes de 1909

En 1909, à Berlin, alors que ses romans valent à Robert Walser un début de gloire, son éditeur Bruno Cassirer fait paraître un recueil de ses poèmes, quarante en tout, illustrés d’eaux-fortes du peintre Karl Walser, frère de l’auteur. Ces poèmes, écrits dix ans auparavant, sont pour certains les premiers textes de Walser à avoir été publiés, en 1898, dans les pages du quotidien bernois Der Bund. Première dans l’œuvre, cette poésie d’un jeune homme de vingt ans a déjà l’intensité musicale, la tonalité de ferveur douloureuse et espiègle inimitable qui caractérise Walser. Cent ans après leur publication, il était temps de les donner à lire ces poèmes au lecteur français, dans une édition bilingue.

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Nouvelles du jour (Proses brèves II)

« À quoi peut bien servir l’énergie, en l’absence de génie ? À propos, aujourd’hui, je me suis levé énergiquement, c’est-à-dire d’assez bonne heure, et de ce fait, je peux écarter le reproche d’être velléitaire. »

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Poèmes (2008)

Poèmes

Robert Walser est un poète à découvrir. Il publie ses premiers poèmes, âgé de vingt ans à peine, dans les plus prestigieuses revues de son temps, puis revient assidûment à la poésie dans les années bernoises, qui précèdent son silence définitif en 1933. Publiés jusqu’à Prague ou à Berlin pour certains, restés esquissés dans le territoire secret des microgrammes pour d’autres, ces poèmes tardifs vibrent d’une liberté et d’une audace à la fois souriante, fragile et souveraine.

Voici, en cinquante poèmes, une première approche d’une œuvre poétique tout en contrastes : autant de textes qui émeuvent et amusent, surprennent, déroutent, envoûtent.

 

Robert Walser, né à Bienne en 1878, est mort à Herisau en 1956.

Textes choisis et traduits par Marion Graf

Postface de Jochen Greven

Édition bilingue

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Morceaux de prose

Morceaux de prose, publié en 1917, est l’un des rares recueils composés par Robert Walser lui-même. L’auteur y propose des textes très brefs, écrits expressément pour être réunis en volume. De là, l’unité et l’harmonie de ce petit bouquet de dix-huit proses.

Contes, paraboles, petits tableaux, moralités, souvenirs et rêveries juxtaposent leurs motifs et leurs intonations vives et malicieuses. Des pages à savourer avec gourmandise, où il est question, entre autres, de la nouvelle italienne, d’un célibataire et d’un autre célibataire, d’une meurtrière, d’un preste et d’un lent, d’une rage de dents et d’une saucisse, hélas, trop vite mangée.

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Cendrillon (2006, Minizoé)

Cendrillon
Traduit de l'allemand par A. Longuet Marx
Histoires d'images

 

Le premier interlocuteur de Robert Walser fut son frère aîné, le peintre Karl Walser. Même dans les années 1920 à 1933, lorsque cesse leur complicité et leur collaboration, le dialogue avec la peinture reste pour l’écrivain une source d’inspiration essentielle. En témoignent les textes présentés dans ce volume.  L’exactitude de la description importe moins, ici, que l’aventure d’une transposition: les tableaux, ou parfois leur reflet dans la mémoire, libèrent l’imaginaire, la réflexion et le style. Pensant à Fragonard ou à Delacroix, à Breugel ou à Anker, à Daumier, à Renoir ou à Beardsley, Walser entraîne le lecteur dans un jeu qui allie de façon inimitable l’insolence et l’admiration.

M.G.

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Vie de poète

« Je viens d’agencer solidement et de terminer un nouveau livre : 55 pages manuscrites, 25 proses, dont “Maria”. L’ouvrage s’intitule Poetenleben, et je le considère comme le meilleur, le plus lumineux, le plus poétique de tous mes livres jusqu’ici… Le choix porte exclusivement sur des pièces qui parlent de poètes dans un style narratif, en sorte que l’ensemble se lit comme une histoire romantique.»

C’est en 1917, à Bienne, que Robert Walser, au lendemain de ses années berlinoises, rassemble ces vingt-cinq proses brèves. Cette biographie éclatée d’un poète ressemble à une autobiographie stylisée. L’écrivain évoque de nombreuses figures qui ont accompagné sa carrière, et ce qui le hante: son frère peintre, plusieurs figures féminines, le critique, le public, le mécène, les milieux artistiques, l’éditeur, mais aussi Hölderlin, et puis, la grande route, la forêt, les contes, un poêle, un bouton... Une tonalité changeante, à la fois facétieuse et fervente pour dire la solitude de l’artiste, ses déguisements, ses déboires et ses joies, les valeurs à contre-courant auxquelles obéit sa vocation.

 

Si les trois romans publiés durant les années berlinoises font désormais partie des classiques du xxe siècle, et si les circonstances de sa vie l'auréolent de légende, Robert Walser reste cependant un auteur à découvrir. Les Éditions Zoé ont publié quatre volumes de proses courtes (dont Le Territoire du crayon) et longues (Seeland), elles éditent aujourd’hui Vie poète, un volume de proses brèves réunies par Walser lui-même.

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Seeland (2004)

Seeland

Disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/seeland-1

Seeland… il y a dans ce mot quelque chose de magique.

Seeland, ce peut être partout, en Australie, en Hollande ou ailleurs.

Après ses années berlinoises et avant de s’installer à Berne, Robert Walser passe sept ans à Bienne, sa ville natale (1913-1921). Plusieurs recueils paraissent durant ces années, dont Seeland. Cet ensemble de six nouvelles constitue l’aboutissement de la période biennoise de l’écrivain, avec sa dualité caractéristique de ferveur romantique et de truculence, de rêverie et de réflexion, d’observation espiègle et d’abstraction.

Les principaux motifs qui préoccupent Walser à cette époque s’entrecroisent dans ces textes: la promenade, surtout, comme façon d’être au monde et aux mots. Le paysage est même au centre du livre, dont le titre évoque la région du lac de Bienne. D’autres personnages relaient le flâneur : Hans le rêveur impénitent appelé au service militaire ; le peintre en début de carrière ; ou encore, sept enfants prononçant l’épitaphe de leur père. Au centre de ce recueil mûrement composé par le poète, l’un des textes les plus célèbres de Walser, à la fois fantaisie et art poétique: « La promenade », présentée ici dans son contexte et dans une nouvelle traduction.

Ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/seeland-1

 

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Le Territoire du crayon

Ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/le-territoire-du-crayon-microgrammes

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Nouvelles du jour (Proses brèves II)

Ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/nouvelles-du-jour-proses-breves-ii-1

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Porcelaine (2000, Minizoé)

Porcelaine
Traduit de l'allemand par Marion Graf

Cigogne et porc-epic (2000, Minizoé)

Cigogne et porc-epic
Traduit de l'allemand par Marion Graf
Retour dans la neige
Traduit de l'allemand par Golnaz Houchidar

L'Etang (1999, Minizoé)

L'Etang

Ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/l-Etang-et-felix

traduit de l'allemand par G. Musy

Felix (1997, Minizoé)

Felix

Ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/l-Etang-et-felix

Traduit de l'allemand par G. Musy

Félix (1989)

Félix

ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/l-Etang-et-felix

Traduit de l'allemand par G. Musy

La buveuse de larmes: extrait

Le Minotaure

Lorsque que l’écrivain s’éveille en moi, je passe avec indifférence à côté de la vie, je dors en tant qu’être humain et néglige peut-être en moi le citoyen qui, si je lui donnais forme, m’empêcherait aussi bien de fumer un cigare que d’écrire. Hier, j’ai mangé du lard et des haricots tout en songeant à l’avenir des nations, songerie qui n’a pas tardé à me déplaire parce qu’elle nuisait à mon appétit. Que ceci, ici, ne devienne pas une rédaction bas de soie, voilà qui me fait plaisir et sera peut-être à titre exceptionnel, c’est ce que j’imagine, du goût d’une partie de mes bienveillants lecteurs, du moment que cette façon continuelle de tenir compte des filles, cette façon incessante de ne jamais laisser les femmes de côté, peut ressembler à un assoupissement, ce que pourra confirmer toute personne à la pensée un peu vive. Une autre question m’occupe désormais, à savoir si les Lombards etc. possédaient oui ou non quelque chose comme une culture, et là, j’avance sur des chemins que tout un chacun ne discerne pas d’emblée, car il n’y a guère de phase de l’histoire humaine qui apparaisse aussi déconcertante que l’époque des grandes migrations, ce qui m’amène à la Chanson des Nibelungen, accessible aujourd’hui grâce à l’art de la traduction. Se balader en remuant dans sa tête le problème des nations, cela ne veut-il pas dire qu’on est en proie à de la démesure ? Prendre en compte de la sorte, sans en avoir l’air, des millions d’êtres humains, cela doit incommoder le cerveau ! Pendant que je suis assis ici, envisageant toutes ces personnes vivantes sous forme de nombres, pour ainsi dire par compagnies entières, il se trouve peut-être au sein de ce qu’on appelle la masse un être qui dort intellectuellement, dans la mesure où il a vécu sa vie sans se tracasser. Il est possible, peut-être, que des gens éveillés soient considérés par des dormeurs comme à moitié endormis.

Dans le dédale que forment les phrases ci-dessus, je crois entendre de loin le Minotaure qui me semble ne rien représenter d’autre que la difficulté velue de tirer au clair le problème des nations, que je laisse tomber au profit de la Chanson des Nibelungen, me débarrassant ainsi, pour ainsi dire, de quelque chose de fâcheux. De même, je songe à ficher la paix à tous les Lombards, je veux dire, à les laisser dormir, car je suis parfaitement conscient qu’une certaine sorte de sommeil est utile, ne serait-ce que parce qu’il mène une vie spécifique. C’est de ce petit brin de bonheur qu’il s’agit, me semble-t-il, avec la distance par rapport au bas de soie, que j’aimerais comparer à la distance par rapport à la nation, laquelle pour sa part ressemble peut-être à une espèce de Minotaure que pour ainsi dire, j’évite. La conviction s’est faite en moi que la nation, qui m’apparaît comme une créature qui a l’air d’exiger de moi toutes sortes de choses, me comprend, ou plutôt m’approuve le mieux quand je fais mine de l’ignorer. Dois-je témoigner au Minotaure de la sympathie ? Est-ce que je ne sais pas que cela le rend furibond ? Il croit que je ne peux pas exister sans lui ; le problème, c’est qu’il ne supporte pas le dévouement, de même que par exemple, il tend à se méprendre sur l’affection. Je pourrais aussi considérer la nation comme un mystérieux Lombard qui, en raison de sa condition, comment dire, de peuple encore non étudié, me fait sans aucun doute pas mal d’impression, ce qui à mon avis devrait pleinement suffire.

Toutes ces nations d’une façon ou d’une autre arrachées au sommeil se trouvent probablement placées devant tels et tels devoirs, ingrats ou gratifiants, ce qui pour elles est extraordinairement bon. Je veux dire qu’il vaut peut-être mieux ne pas trop abonder dans ce qu’on est, ne pas trop déborder d’aptitudes. Le problème du propre à rien allongé sur la molle rondeur d’une colline mérite peut-être un peu d’attention. Des guerriers surgissent de la respiration régulière du contenu de la Chanson des Nibelungen, et je ne peux pas refuser mon respect à ce poème dont la genèse est singulière.

Si je puis considérer comme un labyrinthe ce qui m’est venu ici, né de savoir et d’inconscience, alors le lecteur en ressortira maintenant un peu comme un Thésée.