Chinelo Okparanta

Née à Port Harcourt  en 1981, Chinelo Okparanta quitte le Nigéria à l’âge de dix ans aux Etats-Unis. Diplomée des universités de Pennsyvanie, Rutgeres et Iowa, elle est l’auteur d’ « America » (Zulma 2014), nouvelle sélectionnée par le Caine Prize de 2013 pour la littérature anglophone d’Afrique, émanation du fameux Booker Prize. Le Bonheur, comme l’eau a été sélectionné par le prix international de la nouvelle Frank O’Connor et par le New York Public Library Young Lions Fiction Award en 2014. Enfin, il a gagné le Lambda Literary Award for Lesbian Fiction en 2014. Chinelo Okparanta fait partie de cette jeune génération d’écrivains dont l’écriture inventive et décomplexée commence d’être reconnu au niveau international. Il a aussi été dans la sélection finale du Caine Prize 2013. Chinelo Okparanta a publié ses nouvelles notamment au sein de Granta et du New Yorker. Elle enseigne le français à l'Université Purdue de West Lafayette.

 

 

 

Le Bonheur, comme l'eau (2015, écrits d'ailleurs)

Le Bonheur, comme l'eau

La mère d’Ezinne n’hésite pas à coller son oreille contre la porte de la chambre à coucher de sa fille pour s’assurer qu’elle remplit bien le devoir conjugal. Nnenna est déchirée entre son pays, le Nigeria, et la femme qu’elle aime aux États-Unis. Uzoamaka passe le visage de son amie à l’eau de Javel pour la rendre moins méprisable aux yeux de sa mère… Ces dix nouvelles racontent la vie intime de familles nigérianes, en Afrique ou en Amérique, aux prises avec leurs rêves, leurs traditions et la réalité de tous les jours.

Simplicité de la voix,  économie des effets, impitoyable précision : de ce texte se dégage une puissance d’une intensité rare. La mélancolie de l’exil, la violence familiale, que tous cherchent à dissimuler par le silence, les croyances, si fortes qu’elles peuvent enrayer l’amour, sont racontées sous un jour inédit, frais et pourtant cruel. Chinelo Okparanta nous projette sans le moindre pathos dans la réalité vive de ses personnages ; nous sommes plongés dans leur quotidien et dans la tension entre cultures par la saveur des repas d’Afrique de l’Ouest, ses tissus, l’air qu’y brassent les ventilateurs, mais nous découvrons aussi une Amérique nouvelle, transformée par le regard de l’immigration. 

 

Traduit de l'anglais par Mathilde Fontanet