Un après-midi avec Wackernagel

parution janvier 1995
ISBN 978-2-88182-241-4
nb de pages 80
format du livre 140 x 210 mm
prix 22.00 CHF

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Ivan Farron

Un après-midi avec Wackernagel

biographie

Ivan Farron est né en 1971 à Bâle. Après des études en Suisse et en Allemagne et quelques années de journalisme, il se consacre à l’enseignement et à la recherche universitaire et publie deux romans, dont Un après-midi avec Wackernagel (Zoé, 1995,prix Dentan). Il a dirigé un volume collectif consacré à Pierre Michon et est l’auteur d’études sur Bouvier, Larbaud, le roman policier et la psychanalyse.

Allemand

Titre: Ein Nachmittag mit Wackernagel

Éditeur: Lenos Verlag
Année: 1998

Un après-midi avec Wackernagel

Mais, malgré la précision de ses gestes, les surprenants projectiles n’avaient pas atteint le fleuve et leur atterrissage sur les grands arbres riverains avait démenti l’existence du pacte que Wackernagel prétendait désormais avoir conclu avec les éléments pour corriger les erreurs des hommes.

 

Ivan Farron a publié son premier roman, Un après-midi avec Wackernagel, à l’âge de 23 ans, en 1995. Ce monologue terrifiant, écrit par le narrateur le jour où son ami va sortir de l’hôpital psychiatrique, a valu à l’auteur une reconnaissance immédiate et forte. Le livre a reçu le Prix Dentan, la plus haute distinction littéraire suisse romande.

Ivan Farron a toujours vécu entre les cultures de langues allemande (Bâle, Zurich),  et française (Lausanne), son style a évoqué d’emblée celui de Thomas Bernhard.

Les Déménagements inopportuns

 

«Dans mon rêve, Hélène et moi longions un cours d’eau qui ressemblait au canal Saint-Martin et débouchait sur le lac de Zurich. Je reconnaissais la promenade de l’Utoquai et l’Opéra. Hélène me parlait d’un ton animé, mais je n’entendais pas ses paroles.

De telles confusions entre deux villes m’arrivent souvent, même à l’état de veille. Je traverse la Bahnhofstrasse et il me semble que je marche sur les Grands Boulevards, jusqu’à ce que l’étroitesse de la rue me ramène à la réalité. »

 

Ce court roman file la métaphore du déménagement, en suggère à la fois la tentation et la difficulté. Un homme quitte Zurich, où il réside, pour un court séjour à Paris dont il s’empressera de revenir. Il s’installe à l’hôtel dans sa propre ville et retourne parfois chez lui en cachette de sa femme. La perspective des fêtes de Noël en famille ne l’enchante pas. Sa solitude est le prétexte à de nombreuses réminiscences, le passé semblant l’emporter sur un présent peu engageant. La traversée de soi se décline sur le mode d'une errance dans les villes, mais aussi d'une promenade dans la mémoire littéraire et cinématographique. Au romanesque de la péripétie, ce texte substitue le récit poétique d'une aventure intérieure.

Pierre Michon. La grâce par les oeuvres

Né en 1945 dans la Creuse, Pierre Michon est considéré aujourd’hui comme un des plus grands écrivains français. Dès les Vies minuscules, paru en 1984, s’imposait une langue intense, chargée d’électricité poétique, saturée d’un classicisme à la fois vénéré et bouffonné, pour dire le petit et l’indigne, célébrer des vies infâmes avec les apprêts du grand style et sur le mode de l’hagiographie. Nourrissant un dialogue avec la critique littéraire ainsi que l’histoire de l’art, l’œuvre de Michon interroge anxieusement l’émergence de ses propres conditions de possibilité. Van Gogh, Rimbaud, Balzac, Faulkner et d'autres figures tutélaires, évoquées dans les Vies minuscules, font l'objet de volumes ultérieurs. Comment devient-on un grand auteur, un grand peintre ? La question est d’autant plus aiguë que, pour Michon, la littérature a été d’abord idéalisée. La possibilité d’écrire ou de peindre apparaît dès lors comme un miracle et est assimilée au salut.

Dans cette première monographie consacrée à Pierre Michon, l’auteur met en lumière l’itinéraire d'une œuvre encore en devenir. Il interroge les manières dont elle met en scène de nouvelles configurations narratives, qui font reculer les frontières des genres littéraires. Se penchant sur la question, cruciale pour Michon, de la filiation, il convoque la psychanalyse et la sociologie pour en montrer les implications. Plus qu'à une improbable réalisation définitive, la notion théologique de Grâce par les Œuvres désigne un des rêves qui animent cette entreprise littéraire parmi les plus singulières de notre temps.